RADIOPROTECTION
Technologie
Le but essentiel de la radioprotection est de réduire au-dessous des normes admissibles la dose reçue par un travailleur. La technologie utilisée pour arriver à ce résultat varie selon qu'il s'agit d'une irradiation ou d'une contamination.
L'irradiation est le fait de recevoir de l'extérieur des rayonnements, dont les plus dangereux sont les rayons X et γ.
La contamination interne est due à l'ingestion accidentelle ou à l'inhalation d'un corps radioactif. Celui-ci irradie alors les tissus et les organes « de l'intérieur » et se comporte comme un toxique ; ses effets dépendent des facteurs toxicologiques (quantité ingérée, solubilité, vitesse d'élimination, organotropisme, etc.) et des facteurs physiques (nature et énergie du rayonnement, période). Le TLE du rayonnement émis influe sur la toxicité : les émetteurs α à densité d'ionisation élevée sont les plus nocifs. Comme la période conditionne la durée de séjour du radioélément dans l'organisme intoxiqué, on tient compte de la période effective Te :
où Tb est la période biologique correspondant au temps nécessaire pour réduire de moitié la quantité de radiotoxique ingéré, et Tp la période physique.Matériel de détection et de mesure
Le danger des radiations ionisantes est d'autant plus grand qu'elles ne sont pas perceptibles par les sens. Il faut donc disposer d'appareils particuliers pour dépister et mesurer l'irradiation et la contamination (cf. détecteurs departicules).
La radioprotection individuelle est contrôlée par des instruments légers et petits : dosifilms (impression des émulsions photographiques par les rayonnements), dosimètres thermoluminescents, stylodosimètres (petites chambres d'ionisation portatives). Ceux-ci permettent à chacun de mesurer à tout instant la dose d'irradiation reçue. Les dosifilms apprécient non seulement la dose mensuelle, mais identifient aussi le rayonnement.
La radioprotection collective nécessite des compteurs de différents types, tel le compteur Geiger-Muller, pour détecter les éventuelles contaminations d'atmosphère et de surface de travail, ainsi que pour prévoir les possibilités d'irradiation.
Moyens de protection
La protection proprement dite se fait :
– par le temps : pour les déchets, par exemple, on attend la décroissance radio-active ;
– par la distance : pour une source ponctuelle, le débit de dose décroît à peu près en raison inverse du carré de la distance ; autour des grosses installations nucléaires, on définit les zones de travail (interdites et protégées) signalées par des balisages réglementaires ; en outre, on manipule les sources radioactives au moyen de dispositifs prolongeant en quelque sorte la main de l'homme (cf. radio-éléments et rayonnements ionisants) ;
– par écran : tout matériau est caractérisé en fonction de l'énergie du rayonnement par un cœfficient d'absorption linéaire ; Le plomb est particulièrement utilisé pour absorber les rayonnements X et γ.
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Écrit par
- Claude LÉVY : docteur en médecine (médecine nucléaire et biologie médicale)
Classification
Médias
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