RADON
Le radon est aujourd'hui considéré comme la principale source d'exposition radiologique naturelle pour l'homme. C'est un gaz inerte issu de la désintégration radioactive du radium. On le trouve plus particulièrement dans les régions à sous-sol cristallin (granite, pegmatite) où l'uranium, le thorium et le radium sont présents en relativement fortes teneurs. Son taux d'exhalation à l'interface sol-atmosphère est conditionné par les paramètres de porosité, de fracturation ou de fissuration des roches, par la nature et l'hygrométrie du sol.
Les premières mesures de radon ont été faites au début du xxe siècle dans des mines de Saxe et de Bohême, où on le trouva en forte concentration. La controverse à propos du radon, cause de maladies respiratoires des mineurs, commença dès la Seconde Guerre mondiale. Après guerre, l'exploitation des mines d'uranium a permis (grâce au contrôle des conditions de travail des mineurs) d'évaluer plus précisément les effets induits et amené à s'en protéger. La France, en particulier, s'est dotée d'un programme de protection particulièrement ambitieux. Les résultats des études épidémiologiques ont démontré que le radon, à de fortes concentrations, est associé à l'induction de cancers broncho-pulmonaires, le plus souvent associé à d'autres facteurs (tabac, poussières...).
Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (C.S.H.P.F.), saisi par le ministère chargé de la Santé en 1998, a fixé à une valeur de 400 becquerels par mètre cube d'air, en moyenne annuelle, le niveau de l'activité du radon à ne pas dépasser dans les établissements recevant le public.
Sur la base de deux études, l'une cartographique (B.R.G.M. pour le ministère de l'Environnement) et l'autre dosimétrique (I.P.S.N. en collaboration avec la Direction générale de la santé), la radioactivité « radon » en France est vérifiée ; de façon exceptionnelle, des activités en radon de plusieurs centaines de becquerels par mètre cube d'air ont été relevées. On évalue à environ 400 000 le nombre d'habitations dans lesquelles le niveau de 400 Bq/m3 pourrait être dépassé en France.
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Écrit par
- Nathalie LEMAITRE : doctorat d'État, sous-directeur adjoint à l'Impact sanitaire, Office de protection contre les rayonnements ionisants
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