NADAL RAFAEL (1986- )
Grand spécialiste de la terre battue, le tennisman espagnol Rafael Nadal, gaucher au revers à deux mains redoutable, a su varier son jeu pour s'imposer sur d'autres surfaces, ce qui lui a permis, en 2008, de devenir numéro un mondial, succédant à son rival suisse Roger Federer.
Rafael Nadal est né le 3 juin 1986 à Manacor (Majorque), dans une famille de la classe moyenne supérieure. Il grandit à Majorque dans une ambiance familiale chaleureuse, est un enfant obéissant et discipliné. Dès l'âge de quatre ans, il s'initie à divers sports : le football – il rêvera un moment de suivre la voie tracée par son oncle, Miguel Ángel Nadal, qui évolua notamment au FC Barcelone et fut sélectionné à soixante-trois reprises dans l'équipe nationale d'Espagne dans les années 1990 –, le basket-ball et le tennis. Durant plusieurs années, il joue avec talent au football (l'entraîneur de l'enfant, Toni Mesquida, aime rappeler que « Rafa » était un ailier gauche brillant, avec pour point fort le jeu de tête). Néanmoins, pressé par son père de choisir entre le football et le tennis, Rafael opte pour le tennis. C'est alors un autre de ses oncles, Toni Nadal, qui se charge de son entraînement. À dix ans, il intègre l'Escola Balear Esportes, le tennis-études de Majorque, où Jofre Porta va parfaire sa formation. Quand on l'interroge, ce dernier insiste sur la volonté de fer et la force mentale de l'adolescent. Peu après, on adjoint un préparateur physique, Joan Forcades, à Rafael Nadal. Toni Nadal et Joan Forcades vont permettre à leur élève de tutoyer les sommets tennistiques. Sur le circuit professionnel, Rafael Nadal continuera de collaborer avec eux.
En 2001, Rafael Nadal passe professionnel. Il participe aux Internationaux de Grande-Bretagne et des États-Unis en 2003. En 2005, il dispute pour la première fois les Internationaux de France à Roland-Garros, et gagne le tournoi en battant en finale l'Argentin Mariano Puerta après avoir éliminé le Suisse Roger Federer, numéro un mondial, en demi-finale. La terre battue parisienne va devenir son jardin, puisqu'il s'impose encore porte d'Auteuil en 2006, 2007 et 2008.
S'il demeure donc alors invaincu à Roland-Garros, il lui faut briller sur d'autres surfaces pour espérer devenir numéro un mondial. Nadal était déjà un des meilleurs relanceurs du circuit, grâce à un lift qui lui permettait de déborder ses rivaux et à un coup droit, long et souvent croisé, exceptionnel. Il va travailler ses points faibles. Le service, d'abord, qui devient long et fréquemment slicé, et met en difficulté les meilleurs joueurs. Son revers à deux mains, ensuite. Et, évidemment, la volée.
Maîtrisant dès lors toutes les facettes du jeu de tennis, les plus grandes ambitions lui sont permises. En 2007, il atteint la finale du tournoi de Wimbledon : le match est intense, mais il s'incline face à Roger Federer, qui a dû puiser au plus profond de lui-même pour retourner une situation compromise. En 2008, il prend sa revanche à Wimbledon, à l'issue d'une finale mémorable – un match considéré par beaucoup comme un des plus beaux de l'histoire : le Majorquin s'impose face à Roger Federer, qui joue pourtant son meilleur tennis, est parvenu à remonter deux sets de handicap et a remporté un tie-break d'anthologie au quatrième set (10-8) ; Nadal gagne finalement la partie 6-4, 6-4, 6-7, 6-7, 9-7, au terme d’un match de près de 5 heures. Le 18 août 2008, Rafael Nadal devient officiellement le vingt-quatrième numéro un mondial depuis la création du classement ATP, le 23 août 1973. Une place on ne peut plus méritée, puisque, le 17 août, Nadal était devenu champion olympique à Pékin, en battant en finale le Chilien Fernando Gonzalez. Dès le début de 2009, Nadal confirme son nouveau statut : le 1er février,[...]
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Écrit par
- Pierre LAGRUE : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs
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