RAFALE, avion

Un avion qui s’exporte enfin

Le Rafale est un avion qui coûte cher, principal handicap face à la concurrence, notamment américaine. En outre, la marine nationale et l’armée de l’air françaises en ont été équipées, respectivement à partir de 2002 et 2006, si bien que l’État – actionnaire de la firme – doit en commander régulièrement pour que tournent les chaînes de production. Pendant près de trente ans, cet avion n’a fait l’objet d’aucune commande de la part de pays étrangers malgré ses interventions remarquées sur les théâtres d’opérations extérieures, donc en conditions réelles de combat.

Les ventes d’avions relèvent d’un schéma singulier dans lequel interviennent des négociations diplomatiques souvent complexes menées au plus haut niveau. Si les États-Unis peuvent amortir des productions en séries d’avions grâce à leur vaste marché intérieur, la France, comme la plupart des autres pays européens, ne dispose pas de cette possibilité. Il lui faut exporter et affronter des rivaux à sa démesure, notamment américains, dans un contexte impitoyable où les spécificités d’un avion, si séduisantes soient-elles en matière de performances, peuvent être de faible poids face aux considérations politiques. En 2015, plusieurs pays se sont enfin décidés à acquérir des avions Rafale, autant pour les qualités avérées de ces appareils que par souci de préserver leur indépendance militaire.

La commande de 24 appareils par l’Égypte, en février 2015, a libéré les ventes en attente à l’exportation. L’Inde a suivi, en avril 2015, avec un engagement d’achat de 36 exemplaires, puis le Qatar qui, le mois suivant, en a demandé 24… Après une longue attente et un important travail diplomatique mené par la France, Dassault Aviation paraît renouer avec le succès qui fit les beaux jours du Mirage III, avion militaire conçu à partir du milieu des années 1950 et utilisé par une vingtaine de pays.