RĀMDĀS (1608-1681)
Fils d'un brahmane de la région de Nāsik (au nord-est de Bombay), celui qui devait prendre plus tard le nom religieux de Rāmdās (rāmadāsa, « serviteur de Dieu ») eut très tôt la révélation de sa mission : on raconte qu'au moment de se marier il comprit que son destin n'était pas de mener la vie profane des hommes ordinaires, mais de prêcher partout la dévotion à Viṣṇu. Ce faisant, il contrevenait aux règles du Dharma (la norme éthico-religieuse), qui exigent que l'on assure d'abord sa descendance avant de renoncer au monde. Après une période difficile, il s'imposa comme un représentant éminent de la renaissance hindoue, grâce surtout aux poèmes qu'il composa en marathe, langue parlée dans cette région de l'Inde. À ce titre, Rāmdās s'intégrait dans la tradition des saints (sant), qui, de Jñāneśvar à Tukārām, d'Eknāth à Nāmdev, donna un vif éclat à la dévotion à Vithobā, cet avatar de Viṣṇu dont l'image est vénérée à Pandharpur, au cœur du pays marathe. Rāmdās, toutefois, chante de préférence le Nom de Rāma, autre avatar de Viṣṇu. Il semble aussi qu'il ait mis l'accent sur l'organisation des fidèles, par exemple en créant des monastères (math) et en suscitant la construction ou la réfection de temples. Ses cantiques sont conservés dans divers recueils, notamment dans les Manāche Shlok (Stances spirituelles).
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Écrit par
- Jean VARENNE : docteur ès lettres, professeur à l'université de Lyon-III
Classification
Autres références
-
MARATHE LITTÉRATURE
- Écrit par Ian RAESIDE
- 2 607 mots
Il y a enfin Rāmdās (1608-1681), un « saint » poète, sans doute, mais très différent des dévots de Viṭhobā. Son dieu était Rām, comme l'indique le nom qu'il s'était choisi ; il fonda une secte de jeunes moines célibataires, très actifs, qui parcouraient le pays en répandant la doctrine d'une sorte d'«...