VINAY RAMÓN (1912-1996)
Chilien d'origine franco-italienne, Ramón Vinay naît à Chillán, dans le Chili central, le 31 août 1912. Parallèlement à de solides études secondaires, il poursuit sa formation musicale. Il abandonne le violon quand il découvre fortuitement ses possibilités vocales. Un concours d'amateurs ouvre au jeune baryton les portes de la carrière. Ramón Vinay fait en 1938, à l'Opéra de Mexico, des débuts remarqués dans le rôle du comte De Luna (Le Trouvère, de Verdi). C'est alors qu'il se rend compte qu'il est, en réalité, un ténor. Nouvelles études puis nouveaux débuts au Metropolitan Opera de New York, en 1946, dans le rôle de Don José (Carmen). Il s'illustre désormais sur toutes les grandes scènes lyriques internationales : Metropolitan Opera (1946-1961), Scala de Milan (1947-1948), Covent Garden de Londres (1953-1960), Bayreuth (1952-1962). Son répertoire se partage entre Wagner (Tristan, Parsifal, Siegmund) et Verdi. On peut considérer qu'il fut l'Otello de toute une génération : il a chanté le personnage plus de deux cent cinquante fois... Des chefs aussi différents que Wilhelm Furtwängler et Arturo Toscanini se sont fait un honneur de le diriger dans un rôle qu'il a marqué de sa forte présence. En fin de parcours professionnel, l'évolution de sa voix le ramène à la tessiture de baryton. On pourra ainsi l'entendre dans Telramund (Lohengrin), Bartolo (Le Barbier de Séville), Iago (Otello), Scarpia (Tosca) ou Falstaff. Il fait ses adieux à Santiago, en 1969. Ramón Vinay disparaît, après une longue retraite dans une maison de repos, à Puebla (Mexique), le 4 janvier 1996.
D'autres ténors ont fait miroiter des timbres plus irrésistiblement séduisants. Mais bien peu ont pu se mesurer à son immense musicalité, à son intelligence dramatique. S'appuyant sur un grave solide, un chant chaleureux, tour à tour noble et vaillant, définit une manière de dignité vocale dont les exemples sont devenus rares.
Il a en particulier enregistré le rôle-titre dans la fameuse intégrale d'Otello dirigée par Arturo Toscanini à la tête de l'Orchestre symphonique de la N.B.C.
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Écrit par
- Pierre BRETON : musicographe
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