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GIEC (6e RAPPORT D'ÉVALUATION DU)

Quels futurs possibles du climat avec quelles conséquences ?

Tant qu’il y aura des émissions de GES – qui n’ont pas cessé de croître depuis l’époque préindustrielle –, le climat continuera inéluctablement à se réchauffer. En 2019, elles avoisinaient 59 milliards de tonnes (59 Gt, Gt pour gigatonnes) de CO2-équivalent, c’est-à-dire tenant compte de tous les GES (dont 40 Gt liées uniquement au CO2), alors qu’elles étaient encore inférieures à 40 Gt de CO2-équivalent en 1990. Néanmoins, depuis 2010, elles augmentent moins vite qu’auparavant.

Émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO<sub>2</sub>) entraînant un réchauffement de la planète - crédits : Encyclopædia Universalis France

Émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO2) entraînant un réchauffement de la planète

Le rapport du groupe I permet d’établir deux aspects fondamentaux pour les négociations internationales. Tout d’abord, le niveau de réchauffement mondial est proportionnel aux émissions de CO2 des activités humaines cumulées sur toute la période historique. C’est ce qui permet d’établir, pour un niveau de réchauffement à ne pas dépasser et compte tenu de ce que nous avons déjà émis collectivement, ce que l’on appelle le budget carbone restant. En d’autres mots, émettre du CO2, c’est accroître le réchauffement. Le second point essentiel est qu’à tout moment il serait possible de stabiliser la température moyenne mondiale de surface si les émissions de CO2 devenaient nulles et les émissions d’autres gaz à effet de serre très faibles. Il n’y a donc pas de fatalité : si les émissions passées sont responsables de l’augmentation moyenne de la température de la Terre de 1,1 0C, ce sont les émissions présentes et futures qui détermineront les niveaux du réchauffement à venir.

Pour anticiper ce qui nous attend dans l’avenir, des scientifiques du monde entier et de diverses disciplines élaborent des scénarios. Ils combinent des hypothèses sur l’évolution de la démographie mondiale, des modes de production et de consommation dans les différents pays du monde, des développements technologiques, des contextes géopolitiques internationaux (entraide ou au contraire fortes tensions qui limitent la coopération et le multilatéralisme), des niveaux d’ambition internationale dans la lutte contre le changement climatique… Ces projections donnent naissance à des trajectoires d’émissions de GES et de polluants qui permettent la réalisation de simulations considérant l’évolution de la température moyenne de la Terre, mais également d’autres paramètres climatiques (précipitations, orientation et vitesse des vents, nébulosité, risques de sécheresse…) et leurs impacts jusqu’à la fin du xxie siècle. Une nouveauté dans ce cycle d’évaluation du GIEC est que ces projections, issues des modèles de climat fondés sur la physique, sont désormais contraintes par des informations issues des climats du passé. Il en résulte une plus grande confiance dans les résultats et une diminution de leur incertitude affectant les prévisions de températures et de montée du niveau des mers. Ces projections du climat futur permettent non seulement de réfléchir aux solutions pour s’adapter à ce changement climatique, mais également de juger de la pertinence des politiques mises en place pour atténuer ce changement. Par exemple, si tous les pays du monde se limitaient à respecter leurs engagements de réduction de leurs émissions de GES – pris lors de la COP21 à Paris puis revus pour la COP26 à Glasgow –, le réchauffement dépasserait tout de même la limite de 1,5 0C fixée par l’accord de Paris, car nos émissions de CO2 resteraient encore trop importantes. Les États doivent donc, conformément à ce qui est prévu dans l’accord, revoir annuellement leurs objectifs en les rendant encore plus ambitieux.

Dans les prochaines années, le réchauffement va continuer à s’intensifier sous l’effet des émissions de GES qui, même si elles amorçaient une baisse, resteraient positives. Cependant, au-delà de 2050, les trajectoires d’émissions commencent à réellement différer en fonction[...]

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Écrit par

  • : directrice de recherche au laboratoire des sciences du climat et de l'environnement (LCSE), Gif-sur-Yvette
  • : directrice de recherche au Commissariat à l'énergie atomique (CEA)

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Médias

Changements observés dans le système climatique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Changements observés dans le système climatique

Disparition du glacier Okjökull (Islande) - crédits : Nasa Earth Observatory

Disparition du glacier Okjökull (Islande)

Modifications observées induites par le changement climatique sur le monde vivant et les sociétés humaines - crédits : Encyclopædia Universalis France

Modifications observées induites par le changement climatique sur le monde vivant et les sociétés humaines