TATA RATAN (1937-2024)

Un rôle déterminant au sein de Tata Group

Titulaire d'une maîtrise d'architecture de l'université Cornell (État de New York, États-Unis) qu'il complète par un master de Business Administration à Harvard (Massachusetts), Ratan Tata succède à son oncle en 1991 à la tête du groupe et va osciller entre le changement et la continuité. C'est lui qui restructure le conglomérat familial autour de sept divisions, toutes mises en ordre de bataille pour la mondialisation. Mais c'est aussi lui qui tente de préserver les valeurs fondatrices de l'entreprise, notamment un paternalisme social qui depuis les origines a fixé la main-d'œuvre (salaires, terres, coopératives, logements), sans compter un incessant dialogue avec les nombreux actionnaires de la holding dont une part importante est composée d'associations caritatives. L'héritage même de la maison Tata. La famille s'est engagée dès les premières heures pour l'indépendance de l'Inde, rejoignant le Parti du Congrès pour épauler Nehru et Gandhi. Elle a toujours misé sur la modernité pour gagner l'émancipation, sur le développement pour s'éloigner de la tutelle coloniale. À chaque génération, les Tata ont marqué leur temps face au devenir de l'Inde et aux certitudes britanniques. L'aciérie de Jamshedpur a inauguré la journée de 8 heures (1912), le congé de maternité (1928), puis l'intéressement des salariés (1934). La Tata Aviation Service (1932) a servi de base à la création d'Air India (1946). Sans compter que JRD Tata a dilué son capital dans une logique participative et caritative. Ratan Tata s'inscrit dans cette ligne où émerge une certaine défiance de l'ancien colonisateur. Après avoir racheté les thés Tetley (2000) et le sidérurgiste British Steel (2006), il s'offre, en 2008, trois emblèmes de l'économie britannique : la banque d'investissements Close Brothers et les marques automobiles de luxe Jaguar et Land Rover.