RATION ALIMENTAIRE
La ration alimentaire représente la quantité d'aliments à ingérer chaque jour pour couvrir la totalité des dépenses et assurer l'équilibre nutritif de l'individu. Cela constitue l'aspect quantitatif du problème, et à chaque aliment correspond une valeur énergétique qui doit désormais être exprimée en kilojoules (kJ) mais qui reste souvent encore évaluée en kilocalories (kcal). Une kilocalorie équivaut à 4,18 kJ. Une fois cette valeur énergétique établie, il faut ensuite choisir les quantités respectives des trois matériaux utilisables pour le métabolisme énergétique (glucides, lipides, protides) de manière à réaliser une ration équilibrée. Par ailleurs, l'être vivant perd continuellement de l'eau, des éléments minéraux, pertes qui doivent être couvertes par l'apport alimentaire. Il en est de même pour certaines molécules organiques, éléments constitutifs de systèmes enzymatiques pour la plupart, qui ne peuvent être synthétisées par l'organisme : les vitamines.
Ainsi, une ration alimentaire doit impérativement satisfaire aux besoins de matière et aux besoins d'énergie.
Certaines dépenses énergétiques sont irréductibles, car ce sont celles du métabolisme de base, dépenses dues à l'assimilation métabolique des aliments et dépenses liées à la croissance chez l'individu jeune. Les autres (travail musculaire et thermorégulation) sont très variables selon les individus.
La ration d'entretien, absorbée instinctivement par la plupart des hommes lorsqu'ils en ont les moyens, s'établit autour de 2 500 kilocalories et couvre les dépenses irréductibles plus celles d'un travail musculaire modéré. Si le travail musculaire est important, cette ration est insuffisante ; il faudra donc ajouter les calories représentant le travail mécanique et la régulation thermique. On arrive ainsi, pour un travail intense, à une ration dite de travail de 6 000 kilocalories. Par ailleurs, si l'on tient compte de l'âge de l'individu, on s'aperçoit que, rapportés au kilogramme de poids corporel, les besoins d'énergie sont d'autant plus grands que le sujet est plus jeune (90 kcal/kg à 1 an, 75 kcal/kg à 9 ans, 40 kcal/kg chez l'adulte). La ration de croissance doit donc tenir compte de l'énergie nécessaire à l'édification de tissus nouveaux ; un enfant de douze ans doit avoir une ration équivalente à la ration d'entretien de l'adulte.
Spontanément, l'homme répartit son apport énergétique alimentaire entre les trois grandes catégories d'aliments, et cela d'une façon pratiquement identique : glucides, de 400 à 425 grammes ; lipides, de 55 à 65 grammes ; protides, de 80 à 100 grammes.
Les protides. Si l'on établit le bilan azoté chez l'adulte, on constate que l'organisme ne fait pas de réserve d'azote, puisque le bilan est égal à zéro (azote éliminé = azote ingéré). Au cours du jeûne protéique, l'élimination d'azote ne s'annule pas, et les pertes s'équilibrent entre 2 et 3 grammes d'azote par vingt-quatre heures, reflétant le catabolisme des protéines endogènes. Il existe donc un besoin minimal en azote qu'il faut satisfaire sous peine de dénutrition mortelle. Théoriquement, un apport alimentaire de protides de 18 grammes par vingt-quatre heures doit être suffisant, mais l'expérience a montré que les protides ne participent pas de la même manière à la réparation de l'organisme. Cela dépend de leur coefficient d'utilisation, ou valeur biologique, qui est bien supérieur pour les protides d'origine animale (76 p. 100 pour la viande de bœuf, 38 p. 100 pour les haricots cuits). Pour une alimentation mixte, on estime à 50 p. 100 la valeur biologique, et le besoin minimal de protides serait alors d'environ 30 grammes. Cette valeur biologique dépend[...]
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Écrit par
- Geneviève DI COSTANZO : docteur en médecine, docteur ès sciences, chargée de recherche au C.N.R.S.
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