- 1. La découverte des rayons cosmiques
- 2. Les rayons cosmiques dans le système solaire
- 3. Origine et composition des rayons cosmiques
- 4. Spectres d'énergie des rayons cosmiques
- 5. Accélération à haute énergie des rayons cosmiques par les ondes de choc des supernovae
- 6. Anomalies isotopiques et étoiles Wolf-Rayet
- 7. Propagation des rayons cosmiques dans la Galaxie
- 8. Les sources extragalactiques de rayons cosmiques
- 9. Recherches en cours et futures
- 10. Bibliographie
RAYONNEMENT COSMIQUE Rayons cosmiques
Propagation des rayons cosmiques dans la Galaxie
Rappelons deux ordres de grandeur ; le rayon de gyration r d'un proton d'énergie E dans le champ magnétique galactique de 3. 10—10 tesla (composante normale à la vitesse) est :
où E est exprimé en gigaélectronvolts et r en mètres ; l'échelle de hauteur du gaz dans le disque galactique est de 5 .. 1018 mètres environ.Jusqu'à 106 gigaélectronvolts au moins, les rayons cosmiques sont donc fortement liés aux lignes de force du champ magnétique et leur distribution dans la Galaxie dépendra essentiellement de la configuration du champ magnétique galactique. On sait malheureusement peu de chose sur cette configuration à grande ou à petite échelle, sauf au voisinage du système solaire, où les lignes de champ sont relativement parallèles au plan galactique et où des fluctuations à grande échelle – 100 parsecs – ont été observées. Il existe aussi des régions limitées où le champ est complètement turbulent. La figure 5 schématise la distribution du champ magnétique galactique dans une section du disque.
Isotropie des rayons cosmiques
Si les rayons cosmiques pouvaient s'échapper librement de la Galaxie, leurs directions d'arrivée sur la voûte céleste seraient distribuées de façon très anisotrope, la plupart arrivant des régions centrales de la Galaxie. Ce n'est pas du tout ce que l'on observe : l'anisotropie est inférieure à 0,1 p. 100 entre 100 et 106 gigaélectronvolts ! On ne distingue pas non plus une direction préférentielle liée au bras galactique spiral près duquel se trouve le Soleil.
Ces résultats amènent à conclure que les rayons cosmiques sont diffusés de façon efficace, soit par les irrégularités du champ magnétique galactique, soit encore par les ondes excitées par les rayons cosmiques eux-mêmes.
Au-dessus de 1016 électronvolts, l'anisotropie des rayons cosmiques augmente rapidement pour atteindre quelques pour-cent à 1018 électronvolts et de 40 à 60 p. 100 entre 1019 et 1020 électronvolts. Au-dessus de 3. 1019 électronvolts, la direction d'arrivée de ces particules – dont on ignore le numéro atomique – est très éloignée du plan galactique ; elle se situe vers les latitudes galactiques nord. La figure 6 montre que des protons de 7 .1019 électronvolts issus du centre galactique s'échapperaient de la Galaxie même si un champ uniforme de 2 .10–10 tesla remplissait un très grand halo. Au contraire, des noyaux de fer ou d'oxygène de même énergie totale pourraient rester confinés dans la Galaxie ; pour ces derniers, une origine galactique serait donc possible. Les jeunes pulsars pourraient être des sources adéquates dans la mesure où leur surface serait très riche en fer et où des champs électrostatiques énormes, capables d'accélérer des particules à 1019 ou 1020 électronvolts, se développeraient dans leur magnétosphère.
Cependant, il s'avère que les rayons cosmiques d'énergie supérieure à 1019 électronvolts sont, comme à plus basse énergie, constitués en majeure partie de protons ; il faudra donc rechercher des sources extragalactiques.
Les horloges dans les rayons cosmiques
Certains des noyaux provenant de la fragmentation des rayons cosmiques dans le milieu interstellaire sont instables. Le plus important est le béryllium 10, qui a une période radioactive T0 de 1,5 .106 ans en laboratoire et γ .T0 si la particule est relativiste (γ est ici le facteur de Lorentz). Par décroissance radioactive β, le béryllium 10 se transforme en bore 10. La mesure des abondances relatives des isotopes permet de connaître la proportion de béryllium 10 qui a subi la décroissance radioactive pendant le parcours, donc l'âge moyen des rayons cosmiques que nous observons. On trouve ainsi un âge de confinement de 15 à 20 millions d'années. En combinant ce résultat avec[...]
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Écrit par
- Lydie KOCH-MIRAMOND : docteur ès sciences, ingénieur physicien à l'Institut de recherche sur les lois fondamentales de l'Univers du Commissariat à l'énergie atomique
- Bernard PIRE : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau
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Médias
Autres références
-
ONDES GRAVITATIONNELLES
- Écrit par Bernard PIRE
- 6 832 mots
- 6 médias
...habituelles, on ne peut pas réaliser une expérience où on contrôlerait une source d’ondes avant de mesurer leur effet sur un détecteur. Comme dans le cas des rayons cosmiques qui bombardent la Terre sans que l’on comprenne toujours d’où ils viennent et comment ils ont acquis leur énergie, le physicien en quête...