RAYONNEMENT COSMIQUE Rayons X cosmiques
L'astronomie galactique
Le premier catalogue de sources X a été établi grâce aux détecteurs placés à bord du satellite américain Uhuru, sensibles dans le domaine d'énergie s'étendant de 2 à 20 kiloélectronvolts.
Mis en orbite en 1970, ce satellite a permis de localiser plusieurs centaines de sources X et d’élaborer le catalogue 4U (4th Uhuru Catalog). La figure 2 montre la répartition dans le ciel des plus brillantes des 339 sources de ce catalogue historique. Les sources les plus intenses sont concentrées autour de la trace du plan galactique dans le ciel, indiquant que la plupart d'entre elles appartiennent à notre Galaxie.
Les sources les plus éloignées connues sont des quasars, ce qui les classe parmi les objets les plus énergétiques en émission de l'Univers : leur luminosité en rayons X peut atteindre quelque 1041 watts, soit plus de dix milliards de fois l'énergie que le Soleil émet dans le visible.
Les objets compacts dans les systèmes binaires
La compréhension des mécanismes de production du rayonnement X dans ces sources a progressé grâce à l'étude spectrale du rayonnement émis, à l'enregistrement des variations temporelles du flux pour différentes échelles de temps, et à la localisation précise des sources d'émission.
On a pu ainsi observer pour certaines sources – comme Centaurus X-3 (fig. 3) – des disparitions périodiques. Les périodes mesurées (de l'ordre de quelques jours) ont permis de comprendre que ce phénomène était en fait une éclipse, et que la source X faisait partie d'un système binaire d'étoiles. De plus, pour certaines de ces sources (fig. 4), le rayonnement observé est « pulsé », avec une période de pulsation allant d’une fraction de seconde à plusieurs minutes. Cette caractéristique a conduit à donner le nom de pulsars X à ces sources, par analogie avec les pulsars découverts en radio. On sait que, dans ce dernier cas, l'émission provient d'étoiles à neutrons en rotation sur elles-mêmes. Dans le cas des sources X, le temps d'arrivée des impulsions est modulé, et cette modulation est attribuée à l'effet Doppler-Fizeau dû au mouvement de la source X sur son orbite.
Par ailleurs, la localisation précise des sources X a permis d'associer la plupart d'entre elles à des étoiles déjà cataloguées dans le visible.
Ainsi, la compréhension de l'ensemble de ces phénomènes a permis de mettre au point le modèle (schématique) suivant. Le système binaire est composé d'une étoile à neutrons, d'une masse égale à une masse solaire, tournant sur elle-même et en orbite autour d'une étoile plus massive. Le rayonnement X est produit lors de la capture, par l'étoile à neutrons, de la matière éjectée par l'étoile plus massive sous forme de vent stellaire ou par débordement de son lobe de Roche. Cette matière est canalisée par le fort champ magnétique de l'étoile à neutrons jusqu'à la surface de celle-ci, produisant deux zones surbrillantes en rayons X près des pôles magnétiques.
L'existence de forts champs magnétiques (de l'ordre de 108 teslas) à la surface des étoiles à neutrons a été confirmée par l'observation des raies d'émission dites « cyclotrons » dans le spectre de certaines sources X. Dans le cas d'Hercules X-1, par exemple, cette raie est émise à une énergie de 60 kiloélectronvolts. Elle est attribuée à l'émission d'électrons relativistes dans un fort champ magnétique.
Cependant, la majorité de l'émission provenant des sources X a une origine thermique. Elle provient de l'échauffement de la matière capturée lorsque son énergie cinétique provenant de la force d'attraction est transformée en chaleur. Avec un rayon de l'ordre de 10 kilomètres et une masse de l'ordre de 1 masse solaire, une étoile à neutrons[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Monique ARNAUD : physicienne au service d'astrophysique du Commissariat à l'énergie atomique, Saclay
- Robert ROCCHIA : physicien au service d'astrophysique du Commissariat à l'énergie atomique, Saclay
- Robert ROTHENFLUG : physicien au service d'astrophysique du Commissariat à l'énergie atomique, Saclay
Classification
Médias
Autres références
-
ONDES GRAVITATIONNELLES
- Écrit par Bernard PIRE
- 6 832 mots
- 6 médias
...habituelles, on ne peut pas réaliser une expérience où on contrôlerait une source d’ondes avant de mesurer leur effet sur un détecteur. Comme dans le cas des rayons cosmiques qui bombardent la Terre sans que l’on comprenne toujours d’où ils viennent et comment ils ont acquis leur énergie, le physicien en quête...