- 1. Cinq millénaires de connaissances sur l’inflammation
- 2. La phase précoce de la réaction inflammatoire
- 3. L’activation des cellules inflammatoires
- 4. Médiateurs et effecteurs de la réaction inflammatoire
- 5. Le recrutement des leucocytes
- 6. Les cellules inflammatoires au travail
- 7. Régulation négative de l’inflammation et phase de résolution
- 8. Inflammation, pathologies et approches thérapeutiques
- 9. Bibliographie
RÉACTION INFLAMMATOIRE
Les cellules inflammatoires au travail
Les cellules sont attirées, s’accumulent et produisent des médiateurs et effecteurs de l’inflammation. Elles agissent aussi par elles-mêmes. Les neutrophiles, les monocytes/macrophages et les cellules dendritiques (ne pas confondre avec des cellules nerveuses, il s’agit de cellules essentielles à la réponse immunitaire) sont capables d'ingérer les agents pathogènes et de les détruire par phagocytose. Ce phénomène peut être favorisé par des produits issus de l'activation du système du complément ou par des anticorps spécifiques de l’agent pathogène. Dans ce cas, les anticorps se fixent sur ce dernier et le complexe anticorps-cible est reconnu et ingéré par la cellule phagocytaire. On parle alors d'opsonisation, terme introduit dès 1903 par sir Edward Almroth Wright (le mot grec opsono signifiant « préparer des victuailles »). Enfin, la phagocytose concerne aussi l'élimination des cellules mortes et joue un rôle dans la résolution du processus inflammatoire et le retour à l'homéostasie. On parle alors d'efferocytose, terme introduit en 2003 à partir du mot latin qui signifie « emmener à la tombe ». Une autre façon pour les neutrophiles de lutter contre les bactéries est de mourir en relâchant leur ADN. L’ADN ainsi libéré forme un filet dans lequel sont capturées les bactéries, confrontées alors au contenu microbicide associé à ces filets. Joliment imaginé, le mot anglais net (« filet ») a été utilisé comme abréviation de neutrophilextracellulartrap (« piège extracellulaire des neutrophiles »). Les éosinophiles et les mastocytes sont également capables de former de tels filets.
L'apoptose (ou mort cellulaire programmée) est aussi étroitement associée à l’inflammation. L’apoptose de certaines cellules est déclenchée sur le site de l’inflammation. À l'inverse de la nécrose qui entraîne la libération de signaux de danger, l'apoptose est une mort silencieuse qui n'amplifie pas la réponse inflammatoire. Au contraire, elle joue un rôle dans la résolution de celle-ci.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Marc CAVAILLON : professeur, chef d'unité à l'Institut Pasteur
Médias