REAL ALTO
Real Alto est un des plus importants sites archéologiques de la culture de Valdivia en Équateur (env. 3500 à 1500 av. J.-C.) ; il appartient à la période dite « Formative ».
Situé sur une petite colline dominant la plaine alluviale de Chanduy à une quinzaine de kilomètres du littoral Pacifique, Real Alto fut découvert en 1971 par l'archéologue équatorien Jorge Marcos. D'importants travaux de fouilles effectués à partir de 1974 par lui-même et par une équipe de l'université de Urbana (Illinois, États-Unis) ont permis de reconstituer l'histoire du site.
Vers 3500-3400 avant J.-C., Real Alto n'est encore qu'un simple groupe de cabanes elliptiques de 2 à 3 mètres de diamètre, édifiées en matériau végétal et dont les occupants vivent essentiellement des ressources marines (poissons et mollusques) bien qu'un peu d'horticulture soit déjà pratiquée (haricots[Phaseolus sp. et Canavalia sp.], achira[Canna edulis], maïs[Zea mays]). La céramique est déjà utilisée. Vers 2500 avant J.-C., le site est occupé par une population de tradition Valdivia ; l'agglomération s'agrandit et deux monticules artificiels sont édifiés, supportant chacun une habitation de plus grande taille que les autres. Par la suite, la structure du village se modifie, les habitations, encore plus nombreuses (jusqu'à 150, pour une population estimée entre 1 500 à 3 000 personnes), adoptent une disposition concentrique autour d'une place centrale où s'élèvent les deux monticules supportant chacun une structure construite à caractère public (cérémoniel ?). Ces structures seront régulièrement rebâties, agrandies, embellies, une fois par siècle environ, chaque reconstruction recouvrant la précédente sans la détruire. Enfin, à partir de 2000 environ avant J.-C., la fonction cérémonielle de Real Alto s'affirme de plus en plus nettement, tandis que la population résidente décroît. Celle-ci occupe désormais des hameaux-satellites de cultivateurs de maïs, dispersés autour du site principal qui est abandonné vers 1800-1700 avant J.-C. sans que l'on en connaisse les raisons (peut-être d'ordre climatique).
Real Alto peut être considéré comme un des premiers exemples d'agglomérations pré-urbaines de l'aire andine.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Danièle LAVALLÉE : directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
Classification
Média