RECHERCHE PHILOSOPHIQUE SUR L'ORIGINE DE NOS IDÉES DU SUBLIME ET DU BEAU, Edmund Burke Fiche de lecture
De la cause à l'effet du sublime
En transférant progressivement le sublime de l'objet au sujet qui le regarde, Burke ouvre la possibilité d'un art toujours en excès à l'égard du champ esthétique, un art du débordement qui fait du sujet l'agent même du sublime. Il est ce feu se propageant au spectateur dont il réclame l'entier engagement. Le dynamisme par lequel objet et sujet échangent leurs propriétés et qui trouve son ancrage dans l'imagination et le corps (dans la Critique de la facilité de juger, 1790, Kant qualifiera la Recherche d'« exposition physiologique ») se voit promis à de nombreux développements dans la sphère artistique mais aussi politique. On a souvent noté la tension entre la Recherche et les Réflexions sur la Révolution de France, le second grand ouvrage de Burke, publiés en 1790. Contre toute attente, Burke y condamne l'utilisation du sublime comme principe d'action politique et semble revenir, à trente ans de distance, sur les conséquences d'un processus qui a pour effet de transfigurer le spectateur au-delà de la raison.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Julie RAMOS : maître de conférences en histoire de l'art contemporain, université de Paris-I
Classification
Autres références
-
SUBLIME, littérature
- Écrit par François TRÉMOLIÈRES
- 1 344 mots
...perception de ses rapports avec le tout de l'œuvre : conception organique du beau dont le sublime apparaît ici comme la pointe. Mais, à partir surtout de la Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau (1757-1759) d'Edmund Burke, les deux termes auront tendance à nettement...