- 1. Les origines de la recherche organisée : l'institutionnalisation de la science
- 2. Les objectifs des politiques de la recherche
- 3. Les conditions d'exercice de la recherche
- 4. Les caractéristiques des politiques de recherche
- 5. La recherche européenne
- 6. Les grandes lignes de forces de la recherche mondiale
- 7. La recherche et la société
- 8. Bibliographie
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Les grandes lignes de forces de la recherche mondiale
Les indicateurs de la science et de la technologie (moyens financiers et humains, publications et brevets sont les principaux) permettent de définir l'état et le dynamisme des systèmes de recherche. La N.S.F., aux États-Unis l'O.C.D.E., l'U.E., et en France l'O.S.T. publient régulièrement des indicateurs de ce type qui permettent de dresser un panorama mondial de la recherche scientifique. On constate ainsi que la géographie mondiale de la recherche est fortement déséquilibrée tant pour les financements que pour les résultats des activités répertoriées à l'aide des publications et des brevets. En 2003, les États-Unis contribuaient à eux seuls à 34 p. 100 du financement de la R&D mondiale, l'U.E. (à 25 membres) à 24 p. 100, le Japon et la Chine respectivement à 13 et 9 p. 100. Le poids des pays en développement est très faible (0,6 p. 100 pour l'Afrique, 2,4 p. 100 pour l'Amérique latine dont 1,6 p. 100 pour le Brésil). Si l'on examine les indicateurs plus en détail pour l'U.E., on constate que l'Allemagne finance 27,4 p. 100 de la R&D européenne, la France 18,2 p. 100, le Royaume-Uni 16,1 p. 100, et l'Italie 8,3 p. 100. Aujourd'hui, les États-Unis consacrent 2,68 p. 100 de leur P.I.B. à la R&D, le Japon 3,15 p. 100 et l'U.E. 1,9 p. 100 en moyenne seulement (dont 2,5 p. 100 pour l'Allemagne, 2,15 p. 100 pour la France, seulement 1,9 p. 100 pour le Royaume-Uni et 1,16 p. 100 pour l'Italie, mais près de 4 p. 100 pour la Suède). L'effort de R&D de la Chine représente, aujourd'hui, 1,3 p. 100 de son P.I.B. La part mondiale de l'U.E. dans les publications (chiffres de 2004 tous domaines confondus) s'élevait ainsi à 34,2 p. 100 (1,4 p. 100 pour la Suisse et 2,4 p. 100 pour la Russie), celle des États-Unis à 27,1 p. 100, celles du Japon, de la Chine et de l'Inde, respectivement à 8,5 p. 100, 5,2 p. 100 et 2,3 p. 100. On observe que le poids mondial de la France est de 4,7 p. 100, celui de l'Allemagne de 6,4 p. 100, et celui du Royaume-Uni de 6,7 p. 100. Les publications de l'Afrique ne « pèsent » que 0,9 p. 100, sur le plan mondial, celles de l'Amérique latine 2,9 p. 100 (le poids de celles du Brésil étant de 1,4 p. 100. Tous domaines technologiques confondus, l'ensemble des pays développés de la zone O.C.D.E. avaient déposé près de 92 p. 100 des demandes de brevets mondiaux dans les systèmes européen et américain des brevets. Le constat s'impose d'un « monde dual » pour la recherche avec un écart très important, et souvent croissant, entre les pays industrialisés et ceux du Tiers Monde, mais aussi avec des pays émergents comme la Chine, le Brésil, la Corée du Sud et Singapour qui essaient de combler leur retard. L'U.N.E.S.C.O. a le souci d'être un forum où les pays membres peuvent échanger leurs idées sur des stratégies permettant d'aider certains d'entre eux à développer leur potentiel de recherche. Son bureau régional pour la science et la culture à Venise a ainsi lancé des opérations de soutien à la recherche dans les pays des Balkans.
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Écrit par
- Pierre PAPON : professeur émérite à l'École de physique et chimie de Paris, président d'honneur de l'Observatoire des sciences et des techniques
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