RÉDEMPTORISTES
Membres de la congrégation religieuse du Très-Saint-Rédempteur, fondée, le 9 novembre 1732, à Scala, près d'Amalfi, par saint Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), pour la prédication de missions populaires. Alphonse se réclamait d'un groupe déjà existant — les prêtres du Très-Saint-Sauveur — dirigé depuis l'origine par Tommaso Falcoia, évêque de Castellamare. La congrégation d'Alphonse de Liguori prit corps en 1743, par sa propre élection comme supérieur majeur à vie et par le fait que les membres de la société prononcèrent désormais les trois vœux classiques de religion, auxquels s'ajoutèrent ceux de persévérance dans la congrégation, de renonciation aux dignités ecclésiastiques et de prédication aux infidèles. Les règles et statuts furent approuvés par Benoît XIV le 25 février 1749.
L'expansion de la congrégation fut entravée par le sectarisme du roi de Naples, qui prohibait toute fondation nouvelle, ne tolérait aucune possession collective de biens et ne reconnaissait les missionnaires que comme prêtres séculiers dépendant immédiatement de l'évêque local (décret royal du 9 nov. 1752). En attendant que pût être contourné cet obstacle, quelques maisons furent ouvertes entre 1755 et 1777 dans les États pontificaux. Mais la situation s'aggrava lorsque Ferdinand IV, en 1780, permit enfin l'existence légale de la congrégation moyennant un règlement qui infirmait les éléments essentiels de la règle. Cela provoqua la scission de la congrégation en deux branches, scission sanctionnée par un décret du Saint-Siège du 22 septembre 1780.
En 1790, trois ans après la mort de saint Alphonse, les pères du royaume de Naples obtinrent du pouvoir l'autorisation de reprendre la règle approuvée par Benoît XIV. La scission prit fin en 1793, lors d'un chapitre général spécialement autorisé par Pie VI à cet effet.
L'expansion de la congrégation hors d'Italie est due tout spécialement à saint Clément Marie Hofbauer (1751-1820), vicaire général transalpin. Dès 1787, il implantait celle-ci à Varsovie ; et, en une quinzaine d'années, il procéda à des fondations en Courlande, en Pologne, en Allemagne et en Suisse, mais elles furent sans lendemain. Il eut plus de succès avec sa fondation de Vienne (1820). Sous le gouvernement de son successeur, le père Passerat, la congrégation se développa suffisamment en Europe pour pouvoir être divisée en six provinces en 1841. Dans le royaume de Naples, elle continua de se trouver en butte à une intolérance qui la contraignit, jusqu'en 1869, à un certain séparatisme.
L'activité missionnaire des Rédemptoristes, commencée en 1858 aux Antilles danoises, s'est étendue depuis lors à d'autres secteurs. La congrégation comptait six mille cinquante-sept religieux en 1992. Parmi les plus illustres, on peut citer le cardinal Dechamps, archevêque de Malines (1867-1883), dont se réclama Maurice Blondel pour l'élaboration de sa méthode d'immanence, et le cardinal Van Rossum, préfet de la congrégation de la Propagande (1918-1932). Mais c'est par la diffusion des enseignements de leur fondateur en matière de théologie morale (Theologia moralis ; Homo apostolicus [ou Istruzione e pratica per un confessore] ; Praxis confessarii) que les Rédemptoristes ont exercé sur le catholicisme du xixe siècle leur plus notable influence.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- André DUVAL : dominicain, archiviste de la province de France
Classification
Autres références
-
ALPHONSE-MARIE DE LIGUORI saint (1696-1787)
- Écrit par Jean-Robert ARMOGATHE
- 191 mots
Auteur spirituel et évêque italien, Alphonse-Marie de Liguori fonda la congrégation du Très-Saint-Rédempteur (Rédemptoristes). Il eut une vie d'infatigable écrivain, de fondateur et de pasteur, dans le contexte du jansénisme italien et de l'incrédulité philosophique du siècle des Lumières. Nourri des...