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REGGAE, musique

Le reggae

En Jamaïque, à la fin des années 1960, après la parenthèse du rock steady*, qui met en relief la basse et les voix, le reggae apparaît, porté par la mode des dance halls. Dans ces soirées, des DJ comme U Roy passent les faces B* des disques 45-tours de reggae, sur lesquelles ils improvisent des paroles ; cette pratique du dub sera une des sources du rap. Le reggae reprend les ingrédients du ska, mais sur des tempos plus lents. Il est propulsé en 1974 sur le devant de la scène mondiale par Bob Marley, qui en profite pour faire connaître le rastafarisme : dans les années 1930, le Jamaïcain Leonard Percival Howell avait emprunté aux sectes éthiopianistes leur spiritualité fondée sur la reconnaissance de l'empereur d'Éthiopie Hailé Sélassié Ier – le ras Tafari – comme incarnation divine du roi noir ; cette forme religieuse s'était installée dans le ghetto jamaïcain avec comme obsessions le retour en Afrique, l'adhésion à la lutte pour le pouvoir noir prônée par Marcus Garvey et la culture du cannabis, plante sacrée et symbole du rassemblement des peuples.

Le succès du film jamaïcain de Perry Henzell The Harder they Come (1973), dont Jimmy Cliff interprète le rôle principal, puis la reprise par Eric Clapton d'I Shot the Sheriff, un des thèmes de la bande originale, composé par Bob Marley, amorce la découverte du reggae par le public européen. Marley a participé à ses débuts au groupe vocal The Wailers, qui s'inspirait du trio vocal The Impressions de Curtis Mayfield et de la soul music en général. À partir de 1972, il va s'affirmer comme un auteur-compositeur hors pair. Continuateur du ska, Marley fait connaître le reggae grâce à sa personnalité charismatique et à son sens de la mélodie. Sa musique s'appuie sur une production assez dépouillée – il utilise peu d'effets – où chaque instrument est soigneusement placé dans l'arrangement : assis sur une rythmique basse-batterie prépondérante, les guitares électriques en contretemps ou étouffées*, l'orgue Hammond ou le clavinet* emplissent l'espace sonore avec une précision rythmique parfaite grâce à un système de questions-réponses. Peter Tosh (de son vrai nom Winston Hubert McIntosh), le fondateur des Wailers, écrit des textes engagés et des musiques influencées par la pop ; c'est lui qui compose avec Bob Marley le célèbre Get up Stand up.

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

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Médias

The Wailers - crédits : Michael Ochs Archives/ Getty Images

The Wailers

Chaka Demus & Pliers - crédits : Jeff Kravitz/ FilmMagic/ Getty Images

Chaka Demus & Pliers

Autres références

  • Bam, bam, CHAKA DEMUS & PLIERS

    • Écrit par
    • 613 mots
    • 1 média

    Avec Shabba Ranks (Rexton Rawlston Fernando Gordon), les Jamaïcains Chaka Demus, le DJ qui toaste, et le chanteur Pliers sont sans doute les artistes les plus populaires du reggae digital, une des formes actuelle du reggae, apparue vers 1985.

    Chaka Demus (John Taylor) commence sa carrière au sein...

  • DEKKER DESMOND (1942-2006)

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    Chanteur jamaïcain de reggae. De son véritable nom Desmond Dacres. Leslie Kong, un des propriétaires du label jamaïcain de reggae, de ska et de rocksteady Beverley, lui fait enregistrer en 1968 le morceau de ska Israelites, qui connaît un succès mondial. La mort de Kong, en 1971, le conduit à...

  • DJ (disc-jockey)

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    ...qui s’use rapidement. Cette méthode permet à ceux qui ne peuvent pas se fournir en nouveautés à l'étranger de se différencier par des titres originaux. La production locale de ce qui deviendra quelques années plus tard le reggae naît donc des besoins des DJ et rencontrera rapidement les faveurs du public....
  • DUBE LUCKY (1964-2007)

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    Auteur, chanteur et compositeur sud-africain de reggae, Lucky Dube chanta en zoulou, en afrikaans et en anglais la paix, l'unité et le respect, tout en critiquant l'apartheid mais aussi le régime parvenu au pouvoir après l'abolition de la ségrégation raciale.

    Lucky Philip Dube naît...

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