PACIFIQUE RÉGION
Les populations autochtones
Les peuples autochtones de la côte nord-ouest du Pacifique sont constitués de nombreuses nations et affiliations tribales, chacune ayant une identité culturelle et politique distincte. On estime que plusieurs tribus des Haïda et des Salish se sont installées dans le Nord-Ouest Pacifique il y a au moins 13 000 ans. Des fouilles archéologiques indiquent que la pêche du saumon influençait déjà l’économie locale il y a 9 000 ans.
Après le début de la colonisation dans cette région par les Euro-Américains au milieu du xixe siècle, les peuples autochtones perdent rapidement une grande partie de leur accès au saumon, à la fois parce qu'ils sont exclus des meilleurs zones de pêche, qu’il y a une surpêche commerciale et en raison de la dégradation dramatique des cours d'eau due à l'exploitation minière et forestière par les colons.
Bien que les peuples des Premières Nations n'aient pas établi de fermes au sens européen du terme, ils ont activement géré l'environnement pour produire aliments et matières premières. Certaines « prairies naturelles », qui ont inspiré et attiré les colons, étaient en réalité façonnées par les populations indigènes qui les brûlaient périodiquement, ce qui tenait la forêt en échec et permettait de créer des niches où poussent des plantes prisées comme la fougère et la camassie, dont les racines sont comestibles, le noisetier à long bec, utilisé comme matériau de vannerie, et le tabac.
Les colons américains, cependant, ne reconnaissaient pas là un système agraire essentiel au mode de vie des peuples amérindiens. Ils soutenaient que ceux-ci ne pratiquaient pas l'agriculture ou n'amélioraient pas le sol et, par conséquent, devaient renoncer à leurs droits sur les terres qu'ils n'occupaient ou n'exploitaient pas directement. Le gouvernement des États-Unis a donc cherché à pousser ces peuples indigènes vers des réserves créées par traité (jusqu’en 1871) ou décret (après 1871) et situées loin des couloirs de transport et des terres agricoles les plus productives – c'est-à-dire hors du chemin du « progrès ». En 1855, le traité de Neah Bay crée une petite réserve pour les Makah à l'extrême nord-ouest de la péninsule Olympique ; en 1881, la réserve de Spokane est installée par décret. En Colombie-Britannique, la ratification de traités et l'établissement de réserves indiennes ont été beaucoup plus lents à se concrétiser. La Cour suprême du Canada n’a statué qu’en 1973 sur le fait que le titre autochtone de propriété foncière existait en Colombie-Britannique.
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Écrit par
- Bernard MOMER : vice-doyen de la faculté des arts et sciences, université de Colombie-Britannique (Canada)
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