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RÈGLES ou MENSTRUATION

Élimination cyclique de la muqueuse utérine chez la femme (et chez certains Primates), de la puberté à la ménopause, en l'absence de fécondation, les règles (ou menstruation) durent normalement de trois à six jours, se produisent environ tous les vingt-huit jours et l'écoulement menstruel est de 20 à 100 millilitres, selon les personnes.

Il s'agit d'un liquide hématique, incoagulable normalement, qui contient différents constituants du sang et des débris endométriaux qui s'éliminent. Une série de mécanismes déterminent la menstruation.

Au cours de la période prémenstruelle, l'œdème du chorion cytogène sous-muqueux se résorbe, ce qui tasse les artérioles spiralées qui irriguent ce territoire. Cela entraîne une souffrance des petits vaisseaux et des cellules glandulaires, ce qui libère les produits d'excrétion de ces cellules, en particulier la prostaglandine F2α. L'influence des prostaglandines va contracter l'utérus, ainsi que les artères basales, et l'endomètre ischémié va nécroser sa couche superficielle, qui s'élimine progressivement en raison des petits hématomes qui se produisent entre couche basale et couche superficielle.

Ces phénomènes sont sous dépendance hormonale ovarienne : succession, dans le cycle génital, de la sécrétion d'œstrogènes, puis de progestérone (après l'ovulation).

La chute du taux de progestérone et d'œstrogènes, qui a lieu en l'absence de fécondation, détermine les règles.

Dans les cycles anovulatoires, la chute du taux des œstrogènes suffit cependant à déclencher des règles, mais le plus souvent de façon irrégulière (exemples : cycles prépubertaires et préménopausiques).

Les sécrétions ovariennes sont à leur tour sous la commande de l'axe hypothalamo-hypophysaire, par les gonado-stimulines et les releasing-factors qui les libèrent.

Il existe une pathologie des règles, très variée, pouvant porter sur un ou plusieurs caractères combinés.

Elles peuvent apparaître trop tôt chez la petite fille, ou trop tard. De même, la ménopause peut survenir de façon précoce, prématurée ou trop tardive.

Elles peuvent ne pas apparaître du tout : aménorrhée primaire, devant faire établir une enquête étiologique soigneuse ; ou cesser tout à fait après une période de règles régulières ou non : aménorrhée secondaire, dont on recherchera l'étiologie, après avoir éliminé une grossesse ou une ménopause précoce ou prématurée.

Elles peuvent être trop fréquentes : pollakiménorrhée ; ou trop rares : spanioménorrhée ; ou trop abondantes : hyperménorrhée ; ou pas assez : hypoménorrhée ; ou trop longues : polyménorrhée ; ou trop courtes : oligoménorrhée.

L'association comprenant en général hyperménorrhée, polyménorrhée et pollakiménorrhée prend le nom de ménorragies ; pouvant contenir des caillots, ces règles sont très évocatrices de myome utérin sous-muqueux ou intrapariétal.

Lorsqu'elles sont douloureuses : dysménorrhée, survenant dès la puberté (dysménorrhée primaire), ou après un intervalle plus ou moins long (dysménorrhée secondaire), il devient nécessaire de rechercher une anomalie organique.

Notons enfin que les « règles » obtenues au cours de la prise de contraceptifs oraux pris de façon cyclique (le plus souvent 21 jours sur 28), ne mettant pas en jeu les interrelations hypothalamo-hypophyso-ovariennes, ne sont donc pas de vraies règles, mais des hémorragies de privation hormonale.

— Paul-François LEROLLE

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