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RELIGION L'histoire des religions

L'histoire des religions

Le problème de la définition du concept de « religion » est philosophique, c'est-à-dire qu'il s'inscrit précisément dans le champ de cette universalité que le relativisme culturel des études d'ethnologie ou d'histoire des religions a rendue caduque (on retrouvera plus loin le lien qui existe entre ethnologie et histoire des religions). Pour de telles études, l'historicisation du concept a pris la place de sa définition. Au-delà de cette limitation méthodologique, toute tentative visant à définir devient vaine, car toute définition s'avère inadéquate aux faits qu'on a effectivement à étudier. En vérité, les tentatives de ce genre, qui se comptent par centaines, n'ont jamais servi à orienter la recherche ni fait école ; elles n'ont même pas réussi à susciter des polémiques de quelque importance. Entre l'épistémologie abstraite et la recherche concrète en matière d'histoire religieuse, on ne peut dire qu'il existe des interférences dignes d'être relevées. Mais cela ne signifie pas qu'en histoire des religions on ne doive pas distinguer des orientations fondamentalement diverses.

Les principaux courants

Il y a des chercheurs qui adoptent de manière purement conventionnelle la dénomination officielle d'histoire des religions, en souhaitant, pour se distinguer des orientations systématiquement historiques, que le terme de science soit substitué à celui d'histoire. Cette désignation officielle, en réalité, résulte d'un choix plus ou moins conscient qui s'imposa au début du xxe siècle entre l'expression française « histoire des religions », forgée sur le modèle d'« histoire des arts », et l'expression allemande Religionswissenschaft : c'est la première qui prévalut, mais on ne saurait dire dans quelle mesure un tel choix impliquait un programme précis.

Le terme d'histoire pouvait à cette époque être récusé du fait de l'impossibilité d'approcher le donné religieux avec les méthodes et selon la problématique de l'historiographie traditionnelle. La nouvelle discipline prenait forme en fonction d'un problème nouveau : comment expliquer les analogies entre des faits religieux relevant de cultures distinctes dans le temps et dans l'espace ? C'est là un problème qui prit naissance à partir de la méthode de comparaison introduite dans la recherche par l' ethnologie, méthode totalement ignorée de l'historiographie traditionnelle : aussi en vint-on parfois à donner à la nouvelle discipline le titre d'histoire comparée des religions.

Divers types de réponses touchant le problème précis de la comparabilité des faits religieux ont caractérisé les orientations majeures de l'histoire des religions. La première réponse, empruntant la voie tracée par les recherches ethnologiques en cours, à savoir l'anthropologie britannique, fut de type évolutionniste : les analogies entre faits religieux et cultures diverses témoigneraient d'un développement religieux commun à toute l'humanité. Avec le déclin des thèses évolutionnistes apparurent quatre nouvelles réponses. Le diffusionnisme explique les analogies par la transmission des faits religieux d'une culture à une autre ; il apparaît aussi comme une réponse liée à une perspective ethnologique, celle de l'ethnologie historico-culturelle allemande, qui est une réaction contre l'évolutionnisme. La deuxième réponse prend la forme du « révélationnisme », qui cherche dans les analogies la preuve que toutes les religions dérivent d'une unique religion révélée ; il s'agit là évidemment d'une position plus religieuse que scientifique, qui pourtant se trouve implicitement dans les travaux ethnologiques de l'école viennoise du père W. Schmidt, rameau particulier et l'ethnologie historico-culturelle. En troisième[...]

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