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RELIGION (notions de base)

Quel avenir pour la religion ?

Plus proche de Nietzsche que de Marx, Sigmund Freud (1856-1939) s’interroge lui aussi sur l’avenir de la religion. Tout en considérant comme illusoire la croyance religieuse, il montrera pourquoi elle survivra probablement à la nietzschéenne « mort de Dieu » et aux avancées de la science. Chacun de nous a vécu dans son enfance une angoisse majeure, celle d’être abandonné par ceux sans lesquels nous savions qu’il nous serait impossible de survivre. Contrairement à l’utopie marxienne, Freud considère qu’aucune organisation sociale, aussi parfaite et égalitaire soit-elle, ne pourra répondre à cette angoisse de la perte, inséparable de notre condition. Né trop tôt, le bébé humain est trop faible pour survivre par ses propres moyens, mais trop intelligent pour ignorer la situation tragique dans laquelle il a été projeté. « Névrose de l’humanité », la religion prendra sans doute des formes dont nous n’avons aujourd’hui aucune idée, mais survivra nécessairement. Cette détresse vécue dans la petite enfance « a fait que l’homme s’est cramponné à un père, à un père cette fois plus puissant » (L’Avenir d’une illusion, 1927). Le besoin d’un tel Père ne pourra jamais disparaître.

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Écrit par

  • : professeur agrégé de l'Université, docteur d'État ès lettres, professeur en classes préparatoires

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