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RELLYS HENRI BOURRELLY dit (1905-1991)

Né en 1905 à Marseille, Henri Bourrelly s'oriente, après de rapides études, du côté de la pâtisserie. Doté d'un physique curieux, honnêtement chafouin, aux yeux d'écureuil tendre, pourvu d'un nez de tapir, il passe du four aux planches, et des troupes d'amateurs à la compagnie Alibert-Vincent Scotto. Il participe ensuite, sur la scène comme à l'écran, à ces opérettes provençales qui égayèrent les années 1930. Filmés à la bonne franquette, la bouillabaisse, le pastis et le cabanon furent à l'honneur implacablement : Au pays du soleil (R. Péguy, 1933), Trois de la marine (C. Barrois, 1934), Arènes joyeuses (K. Anton, 1935), Titin des Martigues (R. Pujol, 1937), Un de la Canebière (R. Pujol, 1938). Rellys – pseudonyme adopté – s'intègre bien à ces actions légères et grimace sans excès. Il combine naturel et fantaisie. Marcel Pagnol le repère et lui confie des silhouettes furtives dans Merlusse (1935) et dans César (1936). 1939 le place soudain en vedette avec Narcisse (Ayres d'Aguiar), farce militaire qui fit le bonheur des permissionnaires de la drôle de guerre, à défaut des cinéphiles. Dès lors, pendant une quinzaine d'années, Rellys joue les têtes d'affiche aussi bien dans Le Roi des resquilleurs (J. Devaivre, 1945) que dans Le 84 prend des vacances (L. Joannon, 1949). Dans l'adaptation de Roger la Honte (A. Cayatte, 1945-1946), il apporte au « mélo » son contrepoint comique. Les Aventures des Pieds nickelés (M. Aboulker, 1947), d'après les albums de Forton, le transforme en Croquignol. Puis il gambade on ne peut mieux dans Le Tampon du Capiston (M. Labro, 1950). C'est à Pagnol qu'il est redevable du rôle d'Ugolin dans Manon des sources (1952) où il atteint une dimension dramatique pressentie à partir de Tabusse, beau film de Jean Gehret (1948) d'après un récit d'André Chamson. Rellys montre de la verve dans Les Lettres de mon moulin (M. Pagnol, 1954), Abel Gance le dirige dans La Tour de Nesle (1954) et Jean Giono dans Crésus (1960). Mis à part Heureux qui comme Ulysse (H. Colpi, 1969), qui lui faisait retrouver Fernandel in extremis, on peut oublier les autres films où il se produisit. Curieux acteur dont le physique heurté et la mélancolie du regard se contredisaient, mettant toujours une pincée d'attendrissement dans les recettes comiques les plus lourdes et les plus épicées. Rellys s'est éteint le 21 juillet 1991.

— Raymond CHIRAT

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