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TEBALDI RENATA (1922-2004)

Le triomphe au Met

Sa première apparition au Metropolitan Opera de New York (1955), dans son rôle fétiche de Desdemona, est saluée par d'interminables ovations. Elle ne cessera de s'y produire qu'en 1973. En pleine possession de ses moyens techniques et musicaux, elle est réclamée par les plus grands chefs : Georg Solti, Victor De Sabata, Herbert von Karajan, Carlo Maria Giulini, Dimitri Mitropoulos... Pour la firme Decca, elle enregistre, de 1951 à 1970, 27 opéras complets.

Elle côtoie à cette époque l'élite du chant : Cesare Siepi, Giuseppe Di Stefano, Jussi Björling, George London, Mariano Stabile, Luciano Pavarotti, Sherrill Milnes, Carlo Bergonzi, Fernando Corena, Nicolai Ghiaurov, Dietrich Fischer-Dieskau, Martti Talvela, Fedora Barbieri, Fiorenza Cossotto, Franco Tagliavini, Tito Gobbi, Franco Corelli et le jeune Plácido Domingo. L'étoile de Callas commençant à pâlir, elle reprend possession de la Scala, dont elle sera la vedette pour les saisons 1959 et 1960. Après une brève interruption, elle revient sur scène en 1964, mais, à l'exception de quelques visites à Naples, ne chantera plus en Europe. On peut l'entendre en 1966 au Met pour une prise de rôle dans La Gioconda de Ponchielli, puis en 1970 pour une incarnation de Minnie (La Fanciulla del West de Puccini). Son dernier récital, peu après un concert d'adieu au Carnegie Hall, est donné, le 23 mai 1976, à la Scala. Elle meurt le 19 décembre 2004 à San Marin.

Sans avoir le charisme scénique ni l'aura tragique de sa rivale, Renata Tebaldi la supplantait sans conteste en splendeur vocale. Son registre n'est certes pas d'une étendue exceptionnelle et ses aigus moins triomphants que ceux de bien d'autres. Mais, dans un médium d'une remarquable densité, son timbre rayonne avec une onctuosité unique. La souplesse d'un phrasé ample et chaleureux a peu d'équivalents au xxe siècle. Choisissant ses rôles avec le plus grand soin, Renata Tebaldi révèle un sens inné du style, une profondeur d'expression et une sensibilité frémissante qui la placent parmi les plus grandes. Avec un parfait contrôle du souffle et une maîtrise technique rare, cette parfaite musicienne nous offre des interprétations qui, par leur sincérité et leur raffinement, demeurent des références.

— Pierre BRETON

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