ARLES RENCONTRES D'
Les Rencontres d' Arles (anciennement nommées Rencontres internationales de la photographie d'Arles) sont nées en 1970 sous l'impulsion du photographe arlésien Lucien Clergue, de l'écrivain Michel Tournier et de Jean-Maurice Rouquette, conservateur du musée Réattu à Arles – le premier musée en France à avoir acquis des œuvres photographiques, dès 1963. Cette manifestation joua un rôle prépondérant pour révéler la création photographique à une période où elle était encore ignorée du grand public et des médias. Dès sa création, elle afficha une ambition internationale.
Les dix premières années des rencontres s'organisent selon une formule estivale bien adaptée à la ville de province : expositions, stages, soirées et discussions sur la place du Forum. Le festival, dirigé par Lucien Clergue, tourne autour de sa personnalité : c'est grâce à sa notoriété, aux amitiés qu'il noue avec des photographes du monde entier (et des États-Unis en particulier) que se déroule à Arles une manifestation de qualité. Mais c'est aussi grâce à la ténacité et à la foi des amis de la première heure (Denis Brihat, Jean-Pierre Sudre, Jean-Philippe Charbonnier, Bernard Perrine, Jean-Claude Gautrand ou Jean Dieuzaide...) que les rencontres, constituées en association autonome en 1976, vont devenir le plus important festival international consacré à la photographie.
Une école française de photographie
Dans la foulée de ce succès grandissant, les institutions deviennent plus attentives à la photographie. C'est à Arles qu'est créée, en 1982, l'École nationale supérieure de la photographie, qui propose une formation d'excellence pour tous les métiers de la photographie.
À cause de cette importance et des exigences d'un public que les rencontres ont largement contribué à former, le festival passe régulièrement au crible des critiques de photographie qui ont fleuri dans tous les quotidiens nationaux à la fin des années 1970. On reproche aux rencontres de ne pas faire cas du « vrai » travail des photographes, particulièrement du photojournalisme, ou d'ignorer la photographie vivante, engagée dans des formes nouvelles qui commencent à se révéler : photographie plasticienne ou photo conceptuelle. Ce débat historique, qui se livre dans la presse nationale jusqu'en 1985, concerne en réalité la photographie elle-même et ses tendances nouvelles, alors que la création photographique s'émancipe peu à peu de la domination du reportage.
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Écrit par
- Robert PUJADE : professeur agrégé de philosophie, docteur ès lettres et arts, maître de conférences en esthétique à l'université d'Aix-Marseille
Classification
Média
Autres références
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CLERGUE LUCIEN (1934-2014)
- Écrit par Gérard LEGRAND
- 364 mots
Lucien Clergue offre l'exemple relativement rare d'un photographe que même le succès n'a jamais longtemps éloigné de sa ville natale Arles, où il voit le jour en 1934. À dix ans, sa maison familiale d'Arles disparaît dans un bombardement, et c'est dans les ruines de ce quartier qu'il prendra, en 1955,...