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DESMAISON RENÉ (1930-2007)

Alpiniste français de renommée internationale, écrivain et cinéaste, René Desmaison est né le 14 avril 1930 à Bourdeilles (Dordogne) et mort le 28 septembre 2007 à Marseille.

Adolescent au décès de sa mère, il va vivre avec son parrain à Paris et découvre l'escalade sur les rochers de la forêt de Fontainebleau. Après ses premières ascensions, il devient guide de haute montagne et professeur guide à l'École nationale d'alpinisme de Chamonix. Il a réalisé plus de mille ascensions, dont 114 premières, dans les Alpes, l'Himalaya et les Andes.

Avec la première ascension hivernale de la face ouest des Drus, qu'il réalise du 10 au 14 mars 1957 avec Jean Couzy (il en fera la première ascension en solitaire les 28 et 29 juillet 1963), Demaison ouvre la période du grand alpinisme hivernal.

En 1962, il fait partie de l'expédition française qui réussit la première ascension du Jannu (ou Kumbhakarna ou Phoktanglungma, 7 710 m), dans l'Himalaya du Népal : par le pilier ouest, il atteint le sommet le 28 avril, avec trois compagnons de cordée, et trois autres y parviennent aussi le lendemain.

En août 1966, deux alpinistes allemands, Heinz Ramish et Hermann Schriddel, sont en perdition dans les Drus, à 350 mètres du sommet. L'École militaire de haute montagne, chargée des secours, envoie deux équipes de six personnes par la voie normale, c'est-à-dire la face sud. René Desmaison estime qu'il faut y aller par la face ouest et propose au bureau des guides de Chamonix son aide, qui est refusée. Il part tout de même et, avec Vincent Mercié, Gary Hemming, François Guillot et d'autres, sauve les deux Allemands. Une polémique s'ensuit, car on lui reproche d'avoir emprunté la face ouest pour servir sa gloire personnelle à travers un reportage photo paru dans Paris Match (no 908 du 3 septembre 1966), et il est exclu de la Compagnie des guides de Chamonix – dans laquelle il n'a été réintégré qu'en 2005.

Il gravit quatre fois en hiver la face nord des Grandes Jorasses, effectuant en particulier, avec Robert Flematti, la première ascension hivernale de la voie dite « du Linceul », du 17 au 25 janvier 1968. Mais en février 1971, alors que René Desmaison et le guide Serge Gousseault, partis le 11, tentent d'ouvrir une nouvelle voie directe dans cette face nord, les deux hommes sont bloqués par le mauvais temps à 80 mètres sous le sommet ; les secours tardent, perdant plus de trois jours, pendant lesquels Serge Gousseault meurt d'épuisement le 22 ; René Desmaison est sauvé in extremis trois jours plus tard, grâce à un hélicoptère piloté par Alain Frébault. Desmaison aura du mal à se remettre de cette épreuve, qu'il raconte dans 342 Heures dans les Grandes Jorasses (1973), mais, au cours de l'hiver de 1973, il retourne, avec Michel Claret et Giorgio Bertone, dans les Grandes Jorasses, pour y achever la voie « Gousseault ».

Du 6 au 12 août 1972, il réussit la première ascension en solitaire de l'intégrale de l'arête de Peuterey (la plus longue arête des Alpes), au mont Blanc.

Desmaison a effectué quatorze expéditions dans les Andes, y réalisant de belles premières, dont la directissime de la face sud du Huandoy (6 160 m, paroi de 1 000 m, dont 450 m en surplomb) du 3 au 27 juin 1976, l'arête ouest du Huandoy l'année suivante, l'arête est et la face sud du Chopicalqui (6 354 m), une nouvelle voie dans la face sud du Chacraraju (6 112 m) en 1984. Ses ascensions dans les Andes lui ont valu, en 1990, la croix de Grand Condor des Andes, plus haute décoration péruvienne – avant lui, le général de Gaulle était le seul Français à l'avoir reçue.

Auteur de plusieurs livres, dont La Montagne à mains nues (1971), Protégeons la montagne (1978), Professionnel du vide (1979) et Les Andes vertigineuses (1983), René Desmaison[...]

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Écrit par

  • : diplômé en sciences de l'éducation, mathématique, économie, philosophie, ethnologie et bibliothéconomie

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