JACOBS RENÉ (1946- )
Une intense activité de chef lyrique, un rôle éminent dans la pédagogie du chant baroque : le chanteur, chef d'orchestre, musicologue et pédagogue belge René Jacobs s'est imposé comme l'une des personnalités les plus marquantes du renouveau de la musique vocale ancienne.
Le chanteur
René Jacobs, né à Gand le 30 octobre 1946, reçoit sa première formation musicale à la cathédrale de sa ville natale, comme petit chanteur. Il poursuit des études de philologie classique à l'université de Gand et étudie le chant à Bruxelles, puis à La Haye. Ses rencontres déterminantes avec Gustav Leonhardt, Sigiswald et Wieland Kuijken et, surtout, Alfred Deller décident de son orientation vers la musique ancienne et de son apprentissage de la technique de contre-ténor. En 1977, il fonde l'ensemble Concerto Vocale (auquel ont pu se joindre Judith Nelson, William Christie, les frères Kuijken, Konrad Junghänel...) afin de réaliser une série novatrice d'enregistrements pour le label Harmonia Mundi France. Infatigable défricheur des répertoires oubliés, il révèle alors au public les chefs-d'œuvre méconnus des répertoires de chambre anciens. Parmi les réalisations les plus marquantes comme chanteur et directeur du Concerto Vocale, il faut citer les programmes consacrés à Sigismondo D'India (1978), Marc'Antonio Cesti (1978), les Leçons de Ténèbres du Jeudy Sainct de Marc Antoine Charpentier (1978-1979), l'Anthologie d'airs de cour français (1980), les madrigaux de Luca Marenzio (1981), les madrigaux du VIe Livre et du VIIIe Livre (1981 et 2002) de Claudio Monteverdi. À l'occasion du cinquantième anniversaire de la Schola Cantorum de Bâle, où il enseigne l'interprétation et le style vocal baroque, il publie en 1985 un ouvrage polémique, La Controverse sur le timbre de contre-ténor ; il y développe une argumentation partisane, depuis lors fréquemment contredite, grâce à laquelle il justifie sa technique vocale de contre-ténor et son timbre si particulier, fondés sur l'élargissement du registre mixte, la voix de poitrine étant réservée aux notes graves et la voix de fausset à l'extrême aigu.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Denis MORRIER : professeur d'analyse et de culture musicale à l'École nationale de musique de Montbéliard et au Conservatoire national supérieur de musique de Paris
Classification
Autres références
-
OPÉRA - Le renouveau de l'opéra baroque
- Écrit par Ivan A. ALEXANDRE
- 11 918 mots
- 3 médias
...ces tentatives isolées, la théorie viennoise l'emporte, même où elle se présente sous un masque nouveau. Tout disciple d'Alan Curtis qu'il se réclame, René Jacobs, qui a découvert l'opéra vénitien en chantant l'Erismena de Cavalli (1655) dirigée par Curtis à Amsterdam, n'appliquera-t-il...