Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LERICHE RENÉ (1879-1955)

Chirurgien français. Fils d'un avoué de Roanne et descendant d'une lignée de médecins lyonnais, René Leriche, après avoir étudié au collège de Saint-Chamond, décide d'être chirurgien et poursuit à Lyon ses études médicales : interne en 1902, prosecteur d'anatomie (1905), docteur en médecine en 1906 avec une thèse sur la résection de l'estomac dans le cancer, chef de clinique, agrégé de chirurgie en 1910, il reste dans le service de son maître A. Poncet. En 1913, un séjour aux États-Unis, à la demande d'Alexis Carrel, lui permet de rencontrer les grands chirurgiens américains, tel W. Halsted qui, refusant la virtuosité et la prouesse technique, prône la chirurgie de la douceur dont Leriche fera sa règle. Pendant la Première Guerre mondiale, il opère d'abord sur le front, puis dirige à Paris deux services chirurgicaux militaires, l'un à l'hôpital du Panthéon, l'autre à l'hôtel Carlton. En 1917, le gouvernement crée, près de Reims, un hôpital destiné à recevoir en stage les équipes chirurgicales des armées et à les mettre au courant des progrès concernant le traitement des plaies de guerre, la chirurgie réparatrice, etc. Leriche, qui en est l'un des maîtres, opère de nombreux blessés et perfectionne notamment la résection du coude et la trépanation. En 1917, il publie deux ouvrages, l'un sur les fractures de guerre diaphysaires et articulaires, l'autre sur le traitement de la douleur.

Chirurgien des hôpitaux de Lyon en 1919, il commence ses travaux sur l'hypotension du liquide céphalorachidien, dont l'importance ne sera admise qu'en 1942. Il étudie, entre autres, le traitement des artérites par la sympathectomie et l'oblitération du carrefour aortique (syndrome de Leriche).

Nommé en 1924 à la chaire de clinique chirurgicale de l'université de Strasbourg, il introduit dans son enseignement et dans son service la notion de douceur atraumatique, reçue de Halsted. S'opposant à la prépondérance de l'école anatomo-clinique, il montre l'importance des réactions vaso-motrices en pathologie, précisant qu'avant d'être anatomique celle-ci est fonctionnelle. Pendant son séjour à Strasbourg de 1924 à 1937 (interrompu un an par un retour à Lyon où É. Herriot lui demande, en 1931, d'organiser le service chirurgical du nouvel hôpital de Grange-Blanche), il développe, seul ou en collaboration, ses recherches sur la chirurgie du sympathique, la physiologie neurovasculaire et gastrique, l'origine des ulcères et des chondromes. Il entreprend de traiter l'angine de poitrine par l'ablation des ganglions stellaires (stellectomie). Cet homme généreux prêche sans se lasser l'économie de sang, la légèreté des gestes, le refus d'une opération brillante, mais mutilante et entraînant un état postopératoire dégradé. Il est obsédé par le problème de la douleur, auquel il consacre d'importants travaux. En 1933, il coordonne les travaux de l'équipe médicale chargée de rédiger le volume VI de l'Encyclopédie française.

En 1936, il supplée Charles Nicolle à la chaire de médecine expérimentale du Collège de France et le remplace en 1939. Après un court séjour à Lyon après l'armistice, il refuse d'être ministre de la Santé, regagne le Collège de France et accepte la présidence de l'Ordre des médecins (1940-1942). De 1945 à 1949, il dirige un service à l'Hôpital américain de Paris, puis prend sa retraite, mais conserve une grande activité puisqu'il dirige la publication, en 1954, des cahiers d'actualité et de synthèse que l'Encyclopédie française consacre à « La Médecine depuis 1940 ». Il y souligne que la médecine est entrée dans la phase postpasteurienne et que la spécificité des causes et des effets en pathologie a cessé d'être primordiale, car[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Autres références

  • CHIRURGIE

    • Écrit par , et
    • 8 668 mots
    • 5 médias
    La chirurgie physiologique ne semble pas réaliser les espoirs que René Leriche fondait en elle. On sait que cette chirurgie se propose de corriger une maladie en modifiant par une opération chirurgicale le fonctionnement, devenu anormal, de certains organes.