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PRÉVAL RENÉ (1943-2017)

Homme politique haïtien, René Préval fut président de la République de 1996 à 2001, puis de 2006 à 2011.

René García Préval est né le 17 janvier 1943 à Port-au-Prince. Il manifeste de l’intérêt pour la profession de son père, l’agronome Claude Préval et, en 1963, il quitte Haïti pour la Belgique afin d’étudier la discipline, à la faculté d’agronomie de Gembloux, puis à Louvain, avant de poursuivre sa formation scientifique à l’université de Pise. En 1970, il s’installe à New York, dans Brooklyn, où il est tour à tour coursier et serveur. Il revient en Haïti cinq ans plus tard et entre à l’Institut national des ressources minérales.

En 1988, il ouvre à Port-au-Prince une boulangerie qui fournit du pain aux enfants pauvres. C’est là qu’il fait la connaissance de Jean-Bertrand Aristide, un prêtre salésien charismatique qui travaille dans les bidonvilles. Quand ce dernier est élu président, en 1990, René Préval devient Premier ministre. L’année suivante, un coup d’État militaire contraint les deux hommes à l’exil. Cependant, ils reviennent en Haïti en 1994, après qu’une menace d’invasion par les États-Unis a fait céder le régime. En 1995, René Préval est élu sans difficulté pour succéder à Aristide, en obtenant près de 88 p. 100 des voix.

L’influence persistante de son prédécesseur entrave son action à la tête du pays et, quand Aristide forme un nouveau parti politique en 1997, Préval refuse de le rejoindre. Les conflits politiques internes qui paralysent le pays limitent ses réalisations lors de son premier mandat. Ses projets en direction des populations pauvres des régions rurales et des quartiers lui valent le surnom affectueux de Ti (« Petit ») René.

En 2001, Préval devient le premier président d’Haïti élu à quitter son poste au terme d’un mandat complet. Il se retire de la vie publique et s’installe dans la ferme familiale du village de Marmelade. De là, il voit son pays s’enfoncer dans le chaos politique et la violence, lesquels poussent son successeur à s’exiler, en février 2004. Les troubles ne faiblissent pas après la désignation d’un nouveau gouvernement. Au milieu de l’année 2005, après que plusieurs centaines de leaders paysans lui ont demandé instamment de se présenter lors des élections à venir, René Préval consent à retourner à la vie publique. Il forme avec ses alliés une coalition politique, Lespwa (« L’Espoir »), dont il s’impose très vite comme le chef de file. Pour beaucoup, il est le seul candidat qui puisse représenter véritablement les pauvres d’Haïti et obtenir la fin des violences. En février 2006, il est réélu à la présidence dès le premier tour et prête serment le 14 mai 2006 pour un nouveau mandat de cinq ans.

René Préval se trouve confronté à des défis de taille, en tant que dirigeant de l’un des pays les moins développés et les plus pauvres du monde. Ses priorités consistent notamment à surmonter les divisions politiques et sociales qui paralysent Haïti et à former un gouvernement de consensus. Ses efforts sont contrariés par l’augmentation du prix des denrées alimentaires de base, la situation de blocage au Parlement et la menace croissante que représentent les gangs de kidnappeurs armés. Ces obstacles, quoique pesants, passent au second plan lorsqu’un séisme de magnitude 7 frappe Port-au-Prince, le 12 janvier 2010. La ville est dévastée et la défaillance quasi-totale des réseaux électriques et de communication gêne les efforts des secours. Préval consacre une grande partie de sa dernière année au pouvoir à rencontrer des dirigeants étrangers et des responsables d’organisations non gouvernementales afin d’organiser les opérations de secours et de sécurisation.

René Préval est mort à Pétion-Ville, dans la banlieue de Port-au-Prince, le 3 mars 2017.

— Robert E. MAGUIRE

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS[...]

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Écrit par

  • : professeur à l'Elliott School of International Affairs de l'université George-Washington à Washington
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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  • HAÏTI

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    ...Une partie des députés forme le parti Lafanmi Lavalas, favorable au président. Faute de pouvoir se représenter aux élections, Aristide laisse la place à René Préval, son « jumeau » en politique, qui est élu en février 1996. Mais, majoritaire à la Chambre des députés, l'OPL manifeste une...