Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FONCTIONS REPRÉSENTATION & APPROXIMATION DES

Il arrive très souvent que, dans les problèmes issus des mathématiques ou des autres sciences, les fonctions qui interviennent soient définies par des procédés qui ne permettent pas d'étudier de manière efficace leurs propriétés. C'est le cas des fonctions définies comme solutions d'équations fonctionnelles, d'équations différentielles ou intégrales, d'équations aux dérivées partielles, ou encore de problèmes variationnels. Ainsi, les fonctions exponentielles sont les solutions suffisamment régulières de l'équation fonctionnelle f (x + y) = f (x)f (y), ou encore de l'équation différentielle f ′(x) = af (x).

On essaie alors de représenter une telle fonction f sous une forme plus efficace pour l'étude du problème posé (existence et unicité, variation de f, comportement asymptotique, dépendance de paramètres, approximation numérique, prolongement analytique...).

Quelques grandes méthodes se sont progressivement dégagées.

Il s'agit en premier lieu des représentations continues, obtenues à l'aide du calcul intégral. Dès le xviie siècle, le calcul des primitives a été utilisé pour représenter certaines fonctions. Ainsi, la fonction logarithme satisfait au problème de Cauchy g′(t ) = 1/t, g(1) = 0, d'où :

Cette relation permet de prouver l'existence du logarithme et, par suite, de l' exponentielle, ainsi que leur variation et leur comportement à l'infini. Les représentations intégrales interviennent aussi sous la forme d'intégrales dépendant de paramètres, introduites par Leibniz. Les transformations de Fourier et de Laplace sont de ce type.

Il s'agit en second lieu des représentations discrètes et, au premier chef, des développements en série entière. Ainsi, la recherche des solutions sur R du problème de Cauchy y′ = y, y(0) = 1, sous forme de série entière conduit à l'expression :

Cette expression fournit l'existence de la fonction exponentielle et une approximation polynomiale par majoration du reste. Combinée avec l'équation fonctionnelle, elle permet aussi de calculer des valeurs approchées en un point ; elle permet encore de prouver que la fonction exponentielle est prépondérante au voisinage de + ∞ sur les fonctions puissance ; enfin, elle permet le prolongement analytique au plan complexe par :

On peut alors étudier les solutions sur [0, + ∞[ du problème de Cauchy y′ = ay, y(0) = λ, où λ et a sont des nombres complexes, et établir la condition de stabilité en fonction du paramètre a, à savoir Rea < 0.

Selon les problèmes, on est amené à utiliser d'autres types de séries : séries de Fourier pour les phénomènes périodiques, séries de polynômes orthogonaux...

On peut aussi utiliser des procédés d'approximation par des suites de fonctions. Ainsi, la méthode du pas à pas d'Euler et Cauchy (cf. équations différentielles, chap. 7), appliquée à l'équation différentielle y′ = y, y(0) = 1, conduit à la relation :

De même, la méthode des approximations successives de Cauchy-Picard (cf. équations différentielles, chap. 1), appliquée à cette même équation, fournit à nouveau le développement en série de la fonction exponentielle.

Au xviiie siècle, les problèmes de représentation et d'approximation sont étudiés dans le cadre formel, le passage au domaine numérique étant traité de façon purement expérimentale, tandis qu'au xixe siècle, les problèmes de convergence jouent un rôle central ainsi que la validité des opérations sur les représentations utilisées (opérations algébriques, dérivation, intégration, sommation...).

Les problèmes numériques conduisent à étudier non seulement la convergence mais aussi la vitesse de convergence et la stabilité. Ces nouvelles préoccupations conduisent, à la fin du xixe siècle,[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : agrégé de l'Université, ancien élève de l'École normale supérieure, professeur de mathématiques spéciales
  • : maître de conférences honoraire à l'université de Paris-VII

Classification

Médias

Graphe de f pour <RM>N</RM><INF>x</INF>(f)petit - crédits : Encyclopædia Universalis France

Graphe de f pour Nx(f)petit

Graphe de f pour <RM>N</RM><INF>1</INF>(f) petit - crédits : Encyclopædia Universalis France

Graphe de f pour N1(f) petit

Fonction à oscillation rapide - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fonction à oscillation rapide

Autres références

  • DARBOUX GASTON (1842-1917)

    • Écrit par
    • 320 mots

    Mathématicien français, né à Nîmes et mort à Paris. Après des études à l'École normale supérieure, Darboux fut l'assistant de J. Bertrand à la chaire de physique mathématique au Collège de France (1866-1867), puis enseigna au lycée Louis-le-Grand (1867-1872) et à l'École normale...

  • DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) - Analyse numérique

    • Écrit par et
    • 5 849 mots
    • 7 médias
    Du point de vue mathématique, les méthodes d'éléments finis sont une sous-famille des méthodes de Ritz-Galerkin. Pour les problèmes variationnels, ces méthodes consistent à remplacer l'espace V des fonctions admissibles par un de ses sous-espaces VN dit « espace d'approximation ».
  • DIFFÉRENTIELLES ÉQUATIONS

    • Écrit par , et
    • 11 635 mots
    ..., ..., yn), suite finie de n + 1 nombres réels telle que :
    où :
    ce problème Pn est obtenu en divisant I = [x0, x0 + a]en n parties égales avec un pas égal à h = a/n et en cherchant uneapproximation yi de y(xi) où y est la solution (lorsqu'elle est unique) de P1.
  • GELFOND ALEXANDRE OSSIPOVITCH (1906-1968)

    • Écrit par
    • 156 mots

    Mathématicien russe, né à Saint-Pétersbourg et mort à Moscou. Le nom de Gelfond reste attaché à l'étude des nombres transcendants ; on lui doit aussi d'importants résultats sur l'interpolation et l'approximation des fonctions de variable complexe. Depuis 1931, Gelfond a enseigné les mathématiques...

  • Afficher les 14 références