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REPRODUCTION, biologie

À quelques rares exceptions près, il n'est nul besoin d'être un biologiste professionnel pour discerner au premier coup d'œil un être vivant d'un objet inerte. Cette identification est liée à la perception d'un petit nombre d'attributs familiers, qui, sous des formes diverses, se retrouvent partout où existe ce que nous appelons la vie : un être vivant présente une forme définie, il bouge, respire, s'alimente, il grandit ; enfin et surtout, il est capable de se reproduire, c'est-à-dire de donner naissance à d'autres êtres plus ou moins semblables à lui.

Une analyse plus approfondie de la propriété de reproduction conduit à y voir non seulement la condition évidente du maintien de la vie à travers la succession des générations, mais aussi la condition de la persistance même d'un individu vivant. Un homme adulte, par exemple, peut, pendant de longues années, paraître rester plus ou moins semblable à lui-même. Sa permanence ne repose toutefois pas, comme dans le cas d'un morceau de métal ou de pierre, sur la stabilité chimique des molécules qui le constituent, mais résulte en fait du jeu incessant de processus de reproduction. Comme tout être vivant, l'homme est en effet un système ouvert, échangeant matière et énergie avec le milieu. S'il ne contribue qu'occasionnellement à la naissance d'une génération nouvelle, sa survie s'accompagne de la prolifération incessante de certaines de ses cellules et, même à l'intérieur de celles qui, tels les neurones du système nerveux, ne se multiplient plus chez l'adulte, des opérations de reproduction se déroulent sans cesse au niveau des macromolécules.

La reproduction sexuée

Par opposition au terme fertilisation, qui s'applique sans ambiguïté en langue française (contrairement à l'usage anglo-saxon) à l'augmentation de la productivité d'une surface cultivée, le mot fécondation évoque l'acte nécessaire à la naissance d'un individu nouveau, impliquant l'union entre ses deux parents. Cet acte entre donc, de toute évidence, dans le contexte de la reproduction sexuée, et dès la plus haute antiquité (écrits sumériens) l'homme en eut parfaitement conscience. Il est le passage obligé pour toute reproduction sexuée dans les conditions naturelles. La procréation médicalement assistée en utilise le principe. La fécondation est l'un des phénomènes les plus fondamentaux que les sciences biologiques aient à expliquer. Pourtant, pour des raisons historiques, mais aussi dogmatiques, et à cause des difficultés d'ordre expérimental qu'il a fallu résoudre, son approche reste malaisée. Elle amène en effet à aborder l'origine de la sexualité dans le cadre plus large du transfert génétique entre les êtres vivants. Elle conduit par ailleurs à analyser les cycles vitaux pour comprendre quelles sont les conditions initiales du développement à partir d'une cellule originelle.

Rôle de la fécondation

Cependant, la physiologie de la fécondation a été, plus ou moins tacitement, exclue du champ expérimental jusqu'à ce que Lazzaro Spallanzani imagine d'empêcher une grenouille mâle de déverser sur les ovocytes pondus par la femelle la « liqueur spermatique » émise pendant l'accouplement. Cet artifice lui permit de constater (1777) que c'était bien le sperme des animaux (et de l'homme) qui exerçait la fonction de fécondation, sans laquelle l'œuf vierge ne peut devenir un embryon. Mais, de même que Leeuwenhoek (qui les avait découverts en examinant le sperme au microscope), Spallanzani ne sut pas reconnaître le rôle des spermatozoïdes dans la reproduction sexuée.

Ce n'est donc qu'un siècle plus tard, en 1875, qu'Oskar Hertwig, professeur de cytologie et d'embryologie à l'université d'Iéna, décrivit pour[...]

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Fécondation: les alternances de phases - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation: les alternances de phases

Fécondation de l'œuf d'un Mammifère - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation de l'œuf d'un Mammifère

Chromosomes sexuels - crédits : Encyclopædia Universalis France

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