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REPRODUCTION, biologie

La reproduction asexuée

Parmi les organismes unicellulaires, certains ont un cycle biologique très simple, se confondant avec le cycle cellulaire : chaque cellule, en se divisant en deux, produit deux individus. Un tel cycle, strictement asexué, est cependant plutôt rare chez les eucaryotes. Par exemple, les chlamydomonas, des unicellulaires d'eau douce, se multiplient ainsi quand les conditions sont favorables, mais, dans d'autres circonstances, ils s'unissent deux à deux pour former des zygotes, sans qu'aucun critère simple permette de distinguer des gamètes mâles et femelles. Les zygotes tombent au fond de l'eau, s'entourent d'une épaisse paroi et entrent en vie ralentie, état dans lequel ils peuvent rester des mois, supportant éventuellement une dessiccation. Le retour de conditions favorables peut induire un réveil : le zygote engendre par méiose des chlamydomonas actifs qui reprennent la multiplication. Fécondation et méiose, qui confèrent à ce cycle son caractère sexué, encadrant ici une phase de non-reproduction, mais on ne peut parler de reproduction sexuée : la reproduction est en fait asexuée et la sexualité a pour double rôle l'acquisition d'un état de résistance et l'occurrence de la recombinaison génétique. Chez les unicellulaires, la fécondation est ainsi très souvent associée à une baisse du taux de reproduction.

Les procaryotes (archées et eubactéries) n'ont pas de sexualité vraie, c'est-à-dire mettant en jeu fécondation et méiose. Plusieurs mécanismes, dits parasexuels (cf. parasexualité), permettent néanmoins à une cellule d'intégrer dans son matériel génétique une petite quantité de matériel génétique issu d'une autre cellule.

La multiplication asexuée est très répandue chez les plantes à l'état de diplonte, sous des formes très diverses. Citons l'émission chez le fraisier de longs rameaux aux extrémités desquels naissent de nouveaux plants, la multiplication de l'ail par les nombreuses gousses que renferme une « tête » ou celle de la pomme de terre par tubercules. Chez ces trois espèces, chaque variété cultivée est un clone. Le clonage des plantes est une pratique courante, soit par simple exploitation d'une capacité spontanée, soit grâce à des méthodes plus sophistiquées, par exemple obtention de plantes au laboratoire à partir de cellules isolées. La multiplication asexuée est connue aussi chez des animaux comme certains vers, les anémones de mer ou les éponges. Elle est en revanche absente dans des groupes tels que les insectes ou les vertébrés, sauf sous la forme particulière de la subdivision d'un jeune embryon, responsable par exemple de la formation des « vrais jumeaux » chez l'homme, ou sous celle encore plus particulière du clonage expérimental.

On appelle, chez les animaux, parthénogenèse le développement d'un gamète femelle non fécondé en un organisme de type diplonte. Chez l'abeille, le processus produit des mâles qui sont, comme ceux des autres insectes hyménoptères, haploïdes, alors que les zygotes se développent en femelles. Ces mâles haploïdes forment leurs gamètes par une méiose, certes altérée. Le plus souvent, la parthénogenèse fournit, à partir d'un gamète formé sans méiose ou par une méiose précédée d'un doublement du matériel génétique, un être diploïde génétiquement identique à son unique parent. Dans ce cas, une femelle et toutes ses descendantes issues du même type de parthénogenèse constituent un clone. Cela rappelle la multiplication asexuée, et l'on peut dans les deux cas parler de reproduction clonale. Il est en revanche abusif de qualifier d'asexuée la parthénogenèse, même clonale, car l'anatomie et la physiologie typiquement femelles du parent et le mode de développement de l'embryon en font plutôt une reproduction sexuée modifiée. Des cas comparables existent chez[...]

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Fécondation: les alternances de phases - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fécondation: les alternances de phases

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Fécondation de l'œuf d'un Mammifère

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