REPTILES
Colonne vertébrale, membres, locomotion
Il est difficile de décrire un type squelettique théorique commun à la fois à la Tortue, au Serpent et au Lézard. On choisira celui du Lézard ordinaire, dans la mesure où l'on admet qu'il représente un type de Reptile non spécialisé. On envisagera ensuite certaines adaptations liées à des modes de locomotion particuliers.
Comme chez tous les Vertébrés terrestres, la colonne vertébrale est la pièce principale du squelette. Les membres sont transversaux (comme chez les Amphibiens) ; ils ne sont devenus parasagittaux, au cours de l'évolution, que chez les Mammifères et les Oiseaux. La position des membres impose un déplacement du corps par ondulations ; celles-ci ne se produisent que si la colonne vertébrale est suffisamment souple, c'est-à-dire si ses éléments sont bien articulés entre eux. La vertèbre troncale des Reptiles répond à cette obligation. Sa face antérieure est concave (type procœle), alors que sa face postérieure est hémisphérique.
L'apparition d'une région nucale et la mobilité de la tête dans le plan horizontal s'accompagnent de la différenciation de l'atlas (1re vertèbre), qui reçoit le condyle occipital, et de l'axis (2e vertèbre). Les deux vertèbres sacrées développent de fortes apophyses latérales qui sont soudées à la ceinture pelvienne (la ceinture pectorale n'est jamais soudée à l'axe vertébral).
L'adaptation à la marche et à la course est la plus répandue ; elle réalise le type structural caractéristique : l'humérus (ou le fémur) est horizontal, perpendiculaire au plan de symétrie, tandis que les segments distaux sont verticaux. Le carpe (ou le tarse) repose à plat sur le sol. Les articulations sont très souples, puisque les différents segments font entre eux un angle d'environ 900. Le membre postérieur est toujours plus musclé que l'antérieur. Cela est parfaitement évident chez les Sauriens bien adaptés à la course comme le Basilic (Iguanidé). L'animal, dressé sur ses pattes postérieures, a le corps projeté en avant, tandis que la queue, relevée, sert de balancier. Certains Sauriens Agamidés atteignent une vitesse de 35 km/h. Certains types d'adaptation portent sur des transformations digitales. Ainsi, les Reptiles qui vivent sur les sables ont toute la surface des doigts recouverte de larges écailles. Les Reptiles grimpeurs présentent soit une main en pince (cas du Caméléon), soit des ventouses digitales.
Quelques Reptiles sont adaptés au vol. Le plus représentatif des « lézards volants » est le Draco (Agamidé de l'Inde). Ses « ailes » sont des expansions latérales de la peau des flancs, soutenues par de longues côtes. L'animal peut planer d'un arbre à l'autre pendant une vingtaine de mètres.
L'adaptation à la nage porte essentiellement sur tout l'autopode, qui est élargi en forme de palette chez les Tortues marines. Contrairement aux Mammifères aquatiques (Cétacés), il n'y a pas d'hyperphalangie. Chez un Scincidé (Saurien désertique), le Scinque, les déplacements de l'animal, fouisseur, à l'intérieur du sable se font à l'aide de mouvements identiques à ceux d'une nage.
On rencontre l'adaptation à la reptation chez les Ophidiens, les Amphisbénidés et exceptionnellement chez les Sauriens. Chez un Saurien comme l'Orvet, non seulement les membres sont absents, mais les ceintures sont très réduites.
On retrouve à peu près les mêmes caractères chez les Amphisbénidés, dont l'adaptation à la vie fouisseuse se traduit par une dégénérescence non seulement des membres, mais aussi des organes sensoriels : l'animal creuse des galeries souterraines en se déplaçant comme un ver de terre.
C'est évidemment chez les Serpents que l'adaptation est la mieux réalisée. La ceinture scapulaire n'existe[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Pierre CLAIRAMBAULT : professeur
Classification
Médias
Autres références
-
AFRIQUE (Structure et milieu) - Biogéographie
- Écrit par Théodore MONOD
- 5 702 mots
- 19 médias
Chez les Reptiles, de nombreux genres de Lacertiliens sont africains, ainsi que les familles des Cordylidae (Zonuridae) et des Gerrhosauridae (présentes à Madagascar) ; les Chamaeléontidés sont très abondants et, à part une espèce asiatique et une méditerranéenne, sont africains et malgaches. Le genre... -
ARCHAEOPTERYX
- Écrit par Eric BUFFETAUT
- 2 119 mots
- 4 médias
...divergentes ont été émises au sujet de la position d’Archaeopteryx dans la classification zoologique : s’agit-il d’un oiseau très primitif ou d’un reptile emplumé ? La question se pose de nouveau de nos jours du fait que l’on connaît désormais nombre de dinosaures non aviens qui étaient couverts de... -
AUSTRALIE
- Écrit par Benoît ANTHEAUME , Jean BOISSIÈRE , Bastien BOSA , Vanessa CASTEJON , Encyclopædia Universalis , Harold James FRITH , Yves FUCHS , Alain HUETZ DE LEMPS , Isabelle MERLE et Xavier PONS
- 27 355 mots
- 29 médias
Si l'on ne compte qu'une seule famille endémique de Reptiles, celle des lézards apodes (Pygopodidés), de nombreux genres groupant les deux tiers des espèces sont endémiques. La faune reptilienne est caractérisée par l'importance des Élapidés, serpents venimeux, parfois petits et dangereux seulement... -
CHÉLONIENS ou TORTUES
- Écrit par Vivian de BUFFRÉNIL
- 4 616 mots
- 6 médias
Les tortues, que l'on groupe dans l'ordre des Chéloniens, restent assez abondantes dans la nature ; elles colonisent toutes les régions du monde, exception faite des contrées au nord du 50e parallèle nord. Sous leur apparence familière, les tortues sont des reptiles au « cachet anatomique...
- Afficher les 24 références