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CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE

Nom officiel

République centrafricaine (CF)

    Chef de l'État

    Faustin Archange Touadéra (depuis le 30 mars 2016)

      Chef du gouvernement

      Félix Moloua (depuis le 9 février 2022)

        Capitale

        Bangui

          Langues officielles

          Français, sango

            Unité monétaire

            Franc CFA

              Population (estim.) 5 651 000 (2024)
                Superficie 622 436 km²

                  Article modifié le

                  Histoire

                  L'époque précoloniale

                  Les travaux de l'archéologue P. Vidal et des linguistes de l'équipe de J. Thomas et L. Bouquiaux (au début des années 1980) remettent en cause toutes les idées reçues sur l'histoire centrafricaine.

                  Les industries microlithiques apparaissent sur le sol centrafricain depuis plus de dix mille ans, mais, en l'absence de découvertes de squelettes de cette époque, on ne sait de qui elles furent l'œuvre : on pense que des Pygmées et d’autres populations noires se partageaient déjà l'espace centrafricain, car l'insensible transition entre le Paléolithique et le Néolithique dans les sites préhistoriques étudiés montre plus un processus de lente acculturation qu'une rupture technologique qui aurait été la conséquence d'une invasion brutale.

                  La domestication de l'igname sauvage et du palmier à huile marque le début de l'agriculture dans la région de la Bénoué et a des conséquences démographiques. Vers le IIIe millénaire avant J.-C., l'expansion des gens de langues bantu se heurte vers l'est aux colonies de locuteurs des langues proto-adamawa et oubanguiennes. Les premiers développèrent leur colonisation vers le sud, les seconds vers l'est : l'agriculture est attestée en Centrafrique à la moitié du IIe millénaire avant J.-C. À la fin du IIe millénaire avant J.-C., alors que l'ensemble du territoire actuel de la République centrafricaine et du sud du Tchad est colonisé par les Oubanguiens et les Adamawa, qui assimilent peu à peu ou marginalisent les groupes autochtones, une civilisation se développe dans la région de Bouar, qui érige des mégalithes (en gbaya : tazunu) jusqu'au ier siècle après J.-C.

                  La fin de la civilisation des tazunu est contemporaine de l'apparition de la technique du fer. Trouvant vraisemblablement ses origines dans la civilisation de Nok vers le ve siècle avant J.-C., cette technique est connue des Oubanguiens au plus tard au début du Ier millénaire après J.-C. : elle se développe d'ouest en est sans heurts notables, permettant un essor démographique constant jusqu'au xviiie siècle où la population est estimée à six millions d'habitants pour l'actuel Centrafrique. Jusque-là, la région n'est touchée par aucun courant commercial au long cours. Seule innovation connue, les sorghos sont introduits par contacts avec les populations septentrionales et les bananes plantains arrivent par l'Oubangui.

                  Le commerce de traite atlantique, nilotique et saharien touche les Oubanguiens au plus tôt au cours du xviiie siècle. Les riverains de l'Oubangui vont devenir les courtiers et les piroguiers des traitants tandis que, sur le Mbomou, des aristocraties militaires se structurent, qui mettent en place des États fournisseurs d'esclaves aux commerçants tant nilotiques qu'atlantiques.

                  À l'ouest les Fulbé de l'Adamawa et au nord les Baguirmiens de Cha puis de Ndélé (Bilad el Kuti), vassaux du Ouadday, mettent progressivement les pays gbaya et banda en coupe réglée.

                  La mise en contact avec le monde extérieur de populations isolées de lui depuis des millénaires provoque, vers la fin du xixe siècle, de violentes épidémies de variole qui décimeront les Oubanguiens plus sûrement que les razzias esclavagistes puisque, de nos jours encore, le tiers du territoire centrafricain, naguère peuplé par les populations kreich et yulu, est un quasi-désert humain. Ces épidémies vont, en outre, précipiter les survivants dans des mouvements migratoires désordonnés, tel lignage fuyant la maladie vers l'ouest, tel autre vers le sud (phénomène yangéré).

                  C'est de cette époque que date l'introduction de la patate douce, de l'arachide et du manioc qui resteront longtemps encore des productions marginales.

                  Après avoir pillé la région du Mbomou et le pays banda,[...]

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                  Écrit par

                  • : diplômée en sciences politiques, spécialiste de la République centrafricaine
                  • : professeur à l'université de Bordeaux-I
                  • : docteur en histoire, chef de département d'histoire à l'université de Bangui, République centrafricaine
                  • : maître de conférences d'histoire des institutions
                  • : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
                  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Médias

                  Centrafricaine (République) : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Centrafricaine (République) : carte physique

                  Centrafricaine (République) : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Centrafricaine (République) : drapeau

                  République centrafricaine : milieux naturels - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  République centrafricaine : milieux naturels

                  Autres références

                  • CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • BANGUI

                    • Écrit par
                    • 739 mots
                    • 1 média

                    La capitale centrafricaine, Bangui, avec son agglomération incluant Bimbo, est créditée d’une population de 1 500 000 habitants en 2023, soit plus de la moitié de la population urbaine du pays. Berberati, la deuxième ville du pays, ne compte guère plus de 100 000 habitants. Bangui illustre parfaitement...

                  • BOKASSA JEAN BEDEL (1921-1996)

                    • Écrit par
                    • 718 mots
                    • 1 média

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                  • CHARI-LOGONE

                    • Écrit par
                    • 530 mots

                    Ce sont les deux principaux fleuves qui alimentent le lac Tchad. Le Chari prend sa source en République centrafricaine et arrose le Tchad. Il est formé d'une série de petites rivières : le Bamingui (où se trouve sa véritable source), le Gribingui, l'Ouham, ou Bạhr Sara, qui apporte...

                  • CINQUIÈME RÉPUBLIQUE - Les années Hollande (2012-2017)

                    • Écrit par
                    • 7 029 mots
                    • 3 médias
                    ...janvier 2013, les forces françaises interviennent au Mali pour éviter la mainmise d’un mouvement djihadiste sur le pays. Suit une intervention en Centrafrique, où se déchirent factions chrétiennes et musulmanes, et où l’ordre public n’est plus assuré. François Hollande rencontre ainsi plusieurs succès,...
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