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IRLANDE RÉPUBLIQUE D' (EIRE)

Population (estim.) 5 374 000 (2025)
    Superficie 71 118 km²
      Nom officiel Irlande
      Chef de l'État Michael D. Higgins - depuis le 11 novembre 2011
      Chef du gouvernement Micheál Martin - depuis le 23 janvier 2025
      Capitale Dublin
      Langue officielle Irlandais , Anglais
      Population 5 307 600 habitants (2023)
        Superficie 70 280 km²

          Article modifié le

          De la guerre d'indépendance au Marché commun

          « Les quatre années glorieuses »

          Première Assemblée nationale irlandaise - crédits : General Photographic Agency/ Hulton Archive/ Getty Images

          Première Assemblée nationale irlandaise

          Entre le 3 et le 12 mai 1916, quinze des principaux chefs de l' insurrection de Pâques – dont Padraic Pearse, le poète, et James Connolly, le syndicaliste – sont passés par les armes. Près de deux mille suspects sont internés en Angleterre et au Pays de Galles. Les excès de la répression retournent une population qui avait, sur le moment, condamné cette aventure insensée : de fous et de criminels, les rebelles deviennent des héros et des martyrs. Alors qu'il est urgent de dégager une solution, le tortueux Lloyd George négocie un marché de dupes avec Redmond et Carson, et ignore superbement les recommandations de la Convention irlandaise pourtant réunie à sa demande en 1917. Résultat : le Sinn Fein, qui revendique un peu malgré lui la paternité de l'insurrection de Pâques, enlève coup sur coup trois élections partielles. Le 10 juillet 1917, notamment, Eamon De Valera est triomphalement élu dans le comté de Clare : dernier commandant de la rébellion de Pâques à avoir déposé les armes, condamné à mort, gracié et récemment amnistié, il personnifie l'intransigeance héroïque des insurgés. La fraction nationaliste la plus avancée le porte d'un même élan à la présidence du Sinn Fein et à celle des Volontaires Irlandais qu'un stratège de vingt-huit ans, Michael Collins, s'emploie à transformer en une véritable armée de guérilla. Dans ce climat prérévolutionnaire, l'extension de la conscription à l'Irlande, décidée à Westminster le 16 avril 1918, relève de la provocation. En dehors de l'Ulster orangiste, c'est le tollé général : du Parti nationaliste au Sinn Fein en passant par l'Église, les syndicats et les corps constitués, l'opposition fait bloc. Pour briser cette résistance imprévue, Lloyd George expédie en Irlande le maréchal French qui prétexte un fumeux « complot allemand » pour arrêter et déporter une centaine de cadres du Sinn Fein et des Volontaires. Cette campagne d'intimidation ne sert qu'à conforter la position du Sinn Fein. Le fondateur du mouvement, Arthur Griffith, pourtant emprisonné, est élu triomphalement le 21 juin 1918 à une élection partielle. La fin de la guerre met un terme à la crise de la conscription, mais pas à la montée du séparatisme. L'élargissement du suffrage qui fait passer l'électorat irlandais de 701 475 à 1 936 673 votants est un signe annonciateur de profonds changements. De fait, les élections générales de décembre 1918 traduisent un complet bouleversement de la situation : sur les cent cinq sièges irlandais à pourvoir, le Sinn Fein en enlève soixante-treize. De Valera, Arthur Griffith, Michael Collins sont élus, le Parti nationaliste est laminé. Seul l'Ulster orangiste, avec ses vingt-trois députés unionistes, résiste au raz de marée. Fidèles à leur programme abstentionniste, les députés sinn feiners boycottent Westminster et s'érigent, le 21 janvier 1919, en Assemblée d'Irlande, ou Dail Eireann. Ils élisent De Valera président et proclament l'indépendance de l'île, tandis que dans les chemins creux du Tipperary claquent les premiers coups de feu de la guerre d'indépendance anglo-irlandaise, véritable guerre de libération nationale qui annonce et préfigure les affres de la décolonisation. Contre les embuscades de l'IRA et l'insubordination de la grande masse du peuple et des autorités locales qui ont prêté serment d'allégeance au Dail Eireann, les Anglais ont recours à la manière forte : le soin de « pacifier » l'île est confié à des unités militarisées de supplétifs recrutés parmi les vétérans de la guerre de 1914 – « Black and Tans » et « Auxiliaires » – qui font régner la terreur dans les villes et les campagnes. À Belfast et dans toute l'Irlande du Nord,[...]

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          Irlande : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

          Irlande : carte physique

          Irlande : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

          Irlande : drapeau

          Îles Aran - crédits : Atlantide Phototravel/ Corbis/ Getty Images

          Îles Aran

          Autres références

          Voir aussi