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FLORENCE RÉPUBLIQUE DE

Savonarole et la fin de la république (1494-1530)

Si les maladresses de Laurent et de Pierre ont compromis la situation des Médicis, la défaite de ceux-ci n'est pas sans appel ; ils conservent de nombreux fidèles. Les appuis qu'ils trouvent auprès des États voisins, tous monarchiques, leur permettront finalement de se rétablir ; mais les traditions communales ne sont pas mortes et, avant que disparaisse définitivement le sens de la libertas, ses défenseurs auront gardé espoir pendant trente-six ans. Rappelons les principales scènes de ce dernier acte.

1494-1498 : la prédication enflammée du dominicain Savonarole provoque chez les Florentins une réforme morale, en réaction contre le luxe et le relâchement de l'époque précédente, en même temps que politique ; une république aristocratique est instituée, dont l'organe essentiel est un grand conseil regroupant des représentants des principales familles.

1498-1512 : condamné par le pape, Savonarole est abandonné par ses partisans, et brûlé (1498). Les adversaires les plus acharnés des Médicis (« Enragés ») prennent le pouvoir. La république aristocratique est maintenue (un des secrétaires en est Machiavel) ; elle est même renforcée par l'institution d'un gonfalonier à vie.

1512-1527 : le gouvernement étant francophile, l'équipée italienne de Louis XII terminée, les adversaires du roi de France (roi d'Aragon, pape) s'emparent de Florence et balayent ses partisans. Imposé par le pape, le cardinal Jean de Médicis prend le pouvoir. Élu pape (1513), il garde le contrôle de la ville, de même que son cousin Jules, pape en 1523 sous le nom de Clément VII.

1527-1530 : le pape est défait par Charles Quint (prise de Rome, 1527), un soulèvement chasse les Médicis. La république renaît, république chrétienne : Jésus-Christ est proclamé roi de Florence.

1530 : pape et empereur, réconciliés, décident d'en finir avec Florence, qui se rend après un siège de onze mois. Les institutions républicaines disparaissent, les adversaires des Médicis sont dispersés, exilés ; Alexandre, arrière-petit-fils de Laurent, devient duc de Florence.

— Charles-Marie de LA RONCIÈRE

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Médias

Palazzo Pitti, Florence - crédits :  Bridgeman Images

Palazzo Pitti, Florence

Palais Medici-Riccardi, Florence - crédits : Fratelli Fabbri, Milan,  Bridgeman Images

Palais Medici-Riccardi, Florence

République de Florence, XIV<sup>e</sup>-XV<sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

République de Florence, XIVe-XVe siècle

Autres références

  • ALBERTI LES

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