- 1. Géographie
- 2. La période coloniale : le Congo belge
- 3. Problèmes de la décolonisation
- 4. Les années du mobutisme
- 5. Une transition démocratique détournée
- 6. La chute de Mobutu et l'arrivée de Kabila
- 7. Le Congo dans la guerre et la difficile sortie du conflit
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
Nom officiel | République démocratique du Congo (CD) |
Chef de l'État | Félix Tshisekedi (depuis le 25 janvier 2019) |
Chef du gouvernement | Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024) |
Capitale | Kinshasa |
Langue officielle | Français 1
|
Unité monétaire | Franc congolais (CDF) |
Population (estim.) |
115 403 000 (2024) |
Superficie |
2 345 000 km²
|
La période coloniale : le Congo belge
L'ère léopoldienne
L'implacable volonté impériale du roi Léopold II de Belgique fut la principale force qui poussa à l'érection du Congo en État, en 1885. Dans la dialectique complexe du partage de l' Afrique par les Européens, Léopold fut un acteur solitaire dont les ambitions étaient disproportionnées aux dimensions modestes et à la puissance de la Belgique. Mais son habileté personnelle, dans la diplomatie du partage colonial, et la capacité dont firent preuve quelques centaines d'agents européens de l'entreprise léopoldienne, dans la tâche de faire que le Congo se conquière effectivement lui-même, firent de la vision impériale une réalité. En 1876, Léopold fixa d'abord son attention sur le bassin du Congo. Par l'intermédiaire d'une série de groupes de pointe (Association internationale africaine, Comité d'études du Haut-Congo, Association internationale du Congo), le souverain belge acquit une sphère d'influence congolaise. Le Congrès de Berlin (1884-1885) accepta la prépondérance de Léopold dans le bassin du Congo, et, en juillet 1885, le drapeau de l'État indépendant du Congo, fief personnel de Léopold, fut hissé sur la première capitale, Boma.
Occupation effective
Léopold ne tarda pas à reconnaître que les revendications coloniales devaient être rapidement suivies d'une occupation effective, au moins à la périphérie de la colonie et aux points de jonction avec les voies d'expansion des puissances concurrentes. Cette exigence impliquait plusieurs impératifs stratégiques liés les uns aux autres : 1. un inventaire rapide du domaine ; 2. l'affermissement des prétentions sur le Katanga, en réponse à la poussée britannique exercée à partir de l'Afrique du Sud ; 3. l'expansion territoriale maximale de l'État indépendant dans la vallée méridionale du Nil ; 4. la neutralisation des principales oppositions africaines à l'hégémonie léopoldienne, celles des États marchands en expansion que fondaient au Maniema des négociants-aventuriers de Zanzibar ; 5. l'établissement d'une ligne de transports donnant accès à l'intérieur du pays, au moyen d'un chemin de fer qui relierait l'estuaire du Congo au vaste réseau fluvial navigable existant en amont des trois cents kilomètres de rapides du cours inférieur ; 6. et enfin, la création des revenus nécessaires au financement de l'occupation et de l'administration du territoire.
Les expéditions se déployèrent à travers le vaste territoire, et un chapelet de postes furent établis le long du Congo et de plusieurs de ses principaux affluents. En 1891, les expéditions belges atteignirent le royaume katangais clef de Garenganja, État modelé et dirigé par Msiri, d'ascendance Nyamwezi (Tanzanie centrale). Msiri fut assassiné à la fin de la même année, on lui choisit un successeur disposé à la coopération, et le contrôle de Léopold sur les marches du sud-est de l'État fut ainsi assuré. L'année suivante vit l'arrivée de l'expédition géologique Bia-Francqui-Cornet au Katanga, et la première démonstration positive de l'existence de richesses minières massives dans cette région.
En 1892-1894, les difficiles relations entre l'État indépendant et les États arabo-swahilis du Maniema dégénérèrent en une lutte ouverte, qui fut peut-être l'épreuve militaire la plus dure et la plus soutenue qui ait accompagné la consolidation du contrôle européen. La défection du plus efficace auxiliaire congolais des chefs-marchands arabo-swahilis, Ngongo Lutete, et son passage au camp belge avec son armée de Kusu-Tetela en 1892 marquèrent un tournant décisif dans la balance des forces. Ngongo Lutete lui-même fut exécuté sommairement l'année suivante par un agent de l'État indépendant, événement qui devait connaître un retentissement[...]
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Écrit par
- Jules GÉRARD-LIBOIS : directeur général du Centre de recherche d'information sociopolitique, Bruxelles
- Henri NICOLAÏ : professeur à l'Université libre de Bruxelles
- Patrick QUANTIN : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
- Benoît VERHAEGEN : professeur à l'université de Kinshasa
- Crawford YOUNG : professeur à l'université du Wisconsin, États-Unis
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU, chronologie contemporaine
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Joseph Kabila est né le 4 juin 1971 dans la province du Kivu, au Zaïre (auj. RDC). Fils du leader rebelle Laurent-Désiré Kabila devenu chef de l'État en 1997, il passe la majeure partie de son enfance...
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