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CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU

Nom officiel

République démocratique du Congo (CD)

    Chef de l'État

    Félix Tshisekedi (depuis le 25 janvier 2019)

      Chef du gouvernement

      Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024)

        Capitale

        Kinshasa

          Langue officielle

          Français 1

          • Le kongo, le lingala, le swahili et le tshiluba sont langues nationales
          Unité monétaire

          Franc congolais (CDF)

            Population (estim.) 115 403 000 (2024)
              Superficie 2 345 000 km²

                Les années du mobutisme

                Lorsque le général Mobutu accéda au pouvoir, en 1965, à l'issue du coup d'État militaire, son action bénéficia d'une certaine popularité puisqu'elle mettait un terme aux cinq premières années chaotiques de l'indépendance. Pourtant, rapidement se mirent en place les bases d'un régime caractérisé par la concentration du pouvoir, la manipulation idéologique et la corruption.

                Les fondements du système

                À partir de 1967, le général-président se préoccupa d'institutionnaliser son pouvoir. Le premier document constitutionnel fut une ordonnance-loi du 24 juin 1967, adoptée après avoir été soumise à référendum. Elle attribuait des pouvoirs très étendus au président de la République, qui était pratiquement omnipotent. À partir de 1977, cette dérive s'orienta vers une tendance monarchique. Des réformes constitutionnelles successives renforcèrent l'autocratie et rendirent caricatural l'État de droit. Le principe électif fut définitivement supprimé au sein du Bureau politique du parti unique, et le Parlement fut remplacé par un « comité central » du parti « dépositaire du mobutisme » et représentant des forces vives de la nation.

                Dès lors, le président, de plus en plus détaché des affaires intérieures, ne se préoccupe plus que de questions diplomatiques dans lesquelles il parvient, non sans habileté, à jouer des coups politiques : reconnaissance d'Israël en 1982, intervention au Tchad en 1983, soutien de l'appui américain à l'U.N.I.T.A. en Angola. En contrepartie, il bénéficie de puissants soutiens extérieurs, par exemple lors des deux « guerres » du Shaba, en 1977 et en 1978.

                Ce système est légitimé par une idéologie, celle de « la Révolution zaïroise authentique ». Il s'agit d'un véritable culte du chef puisant ses sources dans une lecture de la tradition africaine que le colonisateur se serait efforcé d'anéantir. Pour la propagande du régime, le président est « le Sauveur », « le Père de la nation » ou encore « l'Unificateur ». Dans ce contexte, la notion occidentale de démocratie est considérée comme une aberration.

                Mobutu et Amin Dada, 1976 - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

                Mobutu et Amin Dada, 1976

                Pour autant, Mobutu Sese Seko n'est pas un dictateur isolé. Il pratique pour son compte le « patrimonialisme », mais la longévité de son régime s'explique en partie par l'accès au pouvoir qu'il a facilité à l' élite qui s'est constituée autour de lui. Le passage par la haute fonction publique, avec les facilités d'enrichissement personnel qu'il comporte, a été à l'origine d'une corruption qui s'est étendue jusqu'aux échelons inférieurs de l'administration lorsque l'État a cessé d'assurer des rémunérations régulières.

                Les instruments du régime

                Malgré l'état de désorganisation dans lequel est tombé le pays, le régime a longtemps disposé d'instruments efficaces pour asseoir son contrôle sur la société zaïroise. Le Mouvement populaire de la révolution, créé en 1967, se confond jusqu'en avril 1990 avec l'État du Zaïre. Il est alors la seule institution constitutionnelle et est incarné par son président. Ainsi, le « président-fondateur » est-il le seul inspirateur de son action en tant qu'auteur du manifeste de la N'Sélé qui exprime la doctrine du parti. L'emprise du parti, qui a été passagèrement remise en cause lors d'une première tentative de démocratisation à la fin des années 1970, se radicalise en 1988 pour s'affirmer contre des institutions sociales concurrentes telles que les églises et les sectes. Le climat sécuritaire est entretenu par différents services de sûreté nationale et amplifié par les rumeurs. L'armée, dont les effectifs théoriques tournent entre soixante mille et quatre-vingts mille hommes, n'est opérationnelle que pour un dixième d'entre eux environ, en particulier la garde présidentielle qui, seule, bénéficie[...]

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                Écrit par

                • : directeur général du Centre de recherche d'information sociopolitique, Bruxelles
                • : professeur à l'Université libre de Bruxelles
                • : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
                • : professeur à l'université de Kinshasa
                • : professeur à l'université du Wisconsin, États-Unis
                • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                Classification

                Médias

                Congo (République démocratique du) : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Congo (République démocratique du) : carte physique

                Congo (République démocratique du) : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                Congo (République démocratique du) : drapeau

                Léopold II - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

                Léopold II

                Autres références

                • CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU, chronologie contemporaine

                  • Écrit par Universalis
                • CONGO, fleuve et bassin

                  • Écrit par et
                  • 4 602 mots
                  • 2 médias
                  ...des rapides. Le trafic fluvial a connu un grand développement pendant la période coloniale ; il demeure vital pour de vastes territoires, non seulement des deux Congo, mais aussi des États septentrionaux, République centrafricaine (R.C.A.), voire Tchad. Jusqu'en 1960, dans le cadre de l'ancienne ...
                • DIAMANT

                  • Écrit par , et
                  • 4 364 mots
                  • 9 médias
                  Parmi les producteurs dont l'extraction du diamant est l'une des principales richesses économiques, nous pouvons citer : – La République démocratique du Congo. Les réserves de ce pays assure la plus volumineuse production de diamants industriels du monde ; ses réserves représentent les quatre...
                • FOSSEY DIAN (1932-1985)

                  • Écrit par
                  • 1 822 mots
                  • 1 média
                  ...explique sa méthode d'observation, elle rejoint Louis Leakey à Nairobi pour réunir le matériel nécessaire. C'est ensuite Alan Root qui l'accompagne en République démocratique du Congo, pour l'aider à s'y installer. Après son départ, elle reste seule avec deux employés africains dont elle ne comprend...
                • KABILA JOSEPH (1971- )

                  • Écrit par
                  • 953 mots
                  • 1 média

                  Joseph Kabila fut le président de la République démocratique du Congo (RDC) de 2001 à 2019.

                  Joseph Kabila est né le 4 juin 1971 dans la province du Kivu, au Zaïre (auj. RDC). Fils du leader rebelle Laurent-Désiré Kabila devenu chef de l'État en 1997, il passe la majeure partie de son enfance...

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