- 1. Géographie
- 2. La période coloniale : le Congo belge
- 3. Problèmes de la décolonisation
- 4. Les années du mobutisme
- 5. Une transition démocratique détournée
- 6. La chute de Mobutu et l'arrivée de Kabila
- 7. Le Congo dans la guerre et la difficile sortie du conflit
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
Nom officiel | République démocratique du Congo (CD) |
Chef de l'État | Félix Tshisekedi (depuis le 25 janvier 2019) |
Chef du gouvernement | Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024) |
Capitale | Kinshasa |
Langue officielle | Français 1
|
Unité monétaire | Franc congolais (CDF) |
Population (estim.) |
115 403 000 (2024) |
Superficie |
2 345 000 km²
|
Les années du mobutisme
Lorsque le général Mobutu accéda au pouvoir, en 1965, à l'issue du coup d'État militaire, son action bénéficia d'une certaine popularité puisqu'elle mettait un terme aux cinq premières années chaotiques de l'indépendance. Pourtant, rapidement se mirent en place les bases d'un régime caractérisé par la concentration du pouvoir, la manipulation idéologique et la corruption.
Les fondements du système
À partir de 1967, le général-président se préoccupa d'institutionnaliser son pouvoir. Le premier document constitutionnel fut une ordonnance-loi du 24 juin 1967, adoptée après avoir été soumise à référendum. Elle attribuait des pouvoirs très étendus au président de la République, qui était pratiquement omnipotent. À partir de 1977, cette dérive s'orienta vers une tendance monarchique. Des réformes constitutionnelles successives renforcèrent l'autocratie et rendirent caricatural l'État de droit. Le principe électif fut définitivement supprimé au sein du Bureau politique du parti unique, et le Parlement fut remplacé par un « comité central » du parti « dépositaire du mobutisme » et représentant des forces vives de la nation.
Dès lors, le président, de plus en plus détaché des affaires intérieures, ne se préoccupe plus que de questions diplomatiques dans lesquelles il parvient, non sans habileté, à jouer des coups politiques : reconnaissance d'Israël en 1982, intervention au Tchad en 1983, soutien de l'appui américain à l'U.N.I.T.A. en Angola. En contrepartie, il bénéficie de puissants soutiens extérieurs, par exemple lors des deux « guerres » du Shaba, en 1977 et en 1978.
Ce système est légitimé par une idéologie, celle de « la Révolution zaïroise authentique ». Il s'agit d'un véritable culte du chef puisant ses sources dans une lecture de la tradition africaine que le colonisateur se serait efforcé d'anéantir. Pour la propagande du régime, le président est « le Sauveur », « le Père de la nation » ou encore « l'Unificateur ». Dans ce contexte, la notion occidentale de démocratie est considérée comme une aberration.
Pour autant, Mobutu Sese Seko n'est pas un dictateur isolé. Il pratique pour son compte le « patrimonialisme », mais la longévité de son régime s'explique en partie par l'accès au pouvoir qu'il a facilité à l' élite qui s'est constituée autour de lui. Le passage par la haute fonction publique, avec les facilités d'enrichissement personnel qu'il comporte, a été à l'origine d'une corruption qui s'est étendue jusqu'aux échelons inférieurs de l'administration lorsque l'État a cessé d'assurer des rémunérations régulières.
Les instruments du régime
Malgré l'état de désorganisation dans lequel est tombé le pays, le régime a longtemps disposé d'instruments efficaces pour asseoir son contrôle sur la société zaïroise. Le Mouvement populaire de la révolution, créé en 1967, se confond jusqu'en avril 1990 avec l'État du Zaïre. Il est alors la seule institution constitutionnelle et est incarné par son président. Ainsi, le « président-fondateur » est-il le seul inspirateur de son action en tant qu'auteur du manifeste de la N'Sélé qui exprime la doctrine du parti. L'emprise du parti, qui a été passagèrement remise en cause lors d'une première tentative de démocratisation à la fin des années 1970, se radicalise en 1988 pour s'affirmer contre des institutions sociales concurrentes telles que les églises et les sectes. Le climat sécuritaire est entretenu par différents services de sûreté nationale et amplifié par les rumeurs. L'armée, dont les effectifs théoriques tournent entre soixante mille et quatre-vingts mille hommes, n'est opérationnelle que pour un dixième d'entre eux environ, en particulier la garde présidentielle qui, seule, bénéficie[...]
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Écrit par
- Jules GÉRARD-LIBOIS : directeur général du Centre de recherche d'information sociopolitique, Bruxelles
- Henri NICOLAÏ : professeur à l'Université libre de Bruxelles
- Patrick QUANTIN : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
- Benoît VERHAEGEN : professeur à l'université de Kinshasa
- Crawford YOUNG : professeur à l'université du Wisconsin, États-Unis
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Joseph Kabila est né le 4 juin 1971 dans la province du Kivu, au Zaïre (auj. RDC). Fils du leader rebelle Laurent-Désiré Kabila devenu chef de l'État en 1997, il passe la majeure partie de son enfance...
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