- 1. Géographie
- 2. La période coloniale : le Congo belge
- 3. Problèmes de la décolonisation
- 4. Les années du mobutisme
- 5. Une transition démocratique détournée
- 6. La chute de Mobutu et l'arrivée de Kabila
- 7. Le Congo dans la guerre et la difficile sortie du conflit
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
Nom officiel | République démocratique du Congo (CD) |
Chef de l'État | Félix Tshisekedi (depuis le 25 janvier 2019) |
Chef du gouvernement | Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024) |
Capitale | Kinshasa |
Langue officielle | Français 1
|
Unité monétaire | Franc congolais (CDF) |
Population (estim.) |
115 403 000 (2024) |
Superficie |
2 345 000 km²
|
Une transition démocratique détournée
L'effondrement du bloc de l'Est est ressenti comme une menace par le président Mobutu qui entretenait des relations privilégiées avec Ceauşescu. En même temps, l'intérêt stratégique du Zaïre diminue aux yeux de ses alliés occidentaux, en particulier des Américains. La vague de contestation qui s'étend alors en Afrique n'épargne pas le pays. En 1990, sur fond de crise économique et sociale, les principaux vecteurs de la contestation ne sont pas les organisations partisanes mais les étudiants et l'Église catholique. Durant cinq années se déroule un processus confus qui n'aboutit pas à un changement significatif et voit le maintien de Mobutu au pouvoir.
De la « consultation des forces vives » à la fin de la conférence nationale (14 janv. 1990-5 déc. 1992)
Devant l'augmentation des pressions en faveur d'un changement, le président Mobutu prend l'initiative. Le 14 janvier 1990, il annonce son intention de visiter le pays pour entendre les doléances et prévoit une session spéciale du comité central du M.P.R. Son discours du 24 avril suivant annonce la fin de la IIe République et le début de la IIIe ainsi qu'un multipartisme limité à trois partis. L'effervescence qui a gagné le pays prend un tour dramatique avec le massacre d'étudiants par des militaires le 11 mai 1990 à Lubumbashi. L'impact de l'événement s'étend à l'extérieur du pays, entraîne l'interruption de la coopération belge et fait perdre au président le contrôle du processus de réformes. Au milieu des grèves et d'une impopularité croissante, le multipartisme intégral est annoncé le 6 octobre 1990. Le 11 avril 1991, après avoir longtemps résisté, le président Mobutu signe les ordonnances convoquant la Conférence nationale qu'exige le noyau dur de l'opposition mené par Tshisekedi. De nouvelles tractations au cours desquelles se forme l'Union sacrée de l'opposition radicale aboutissent à l'ouverture officielle de la conférence le 7 août 1991.
Tandis que les débats sont dominés par la question de la composition de l'assemblée, des émeutes éclatent en septembre et en octobre 1991 à Kinshasa et la conférence est suspendue jusqu'en décembre. À la fin de septembre, après négociation entre le président et l'Union sacrée, Étienne Tshisekedi est chargé de la formation d'un gouvernement de transition. Le 21 octobre suivant, Mobutu le limoge et nomme un autre Premier ministre. L'Union sacrée refuse de le reconnaître ; dès lors, le Zaïre a deux gouvernements. Le 20 décembre 1991, Mgr Monsengwo est élu à la présidence de la Conférence qui échappe ainsi à la Mouvance présidentielle. Cette dernière s'efforce alors de saboter les débats ; puis, en août 1992, elle se retire. En son absence, la Conférence nationale adopte, le 14 novembre suivant, un projet de Constitution et clôture définitivement ses débats le 5 décembre 1992 après avoir transmis ses pouvoirs à un Haut Conseil de la République chargé de poursuivre la transition.
L'agonie du régime Mobutu (déc. 1992-oct. 1996)
Peu de jours après la clôture, le président Mobutu déclare qu'il ne reconnaît pas le H.C.R. Il se trouve alors isolé, ses anciens alliés belges, français et américains soutenant le gouvernement de transition de Tshisekedi. En janvier 1993, des troubles graves éclatent à la suite du paiement des soldats avec des billets sans valeur. Au cours d'affrontements violents, l'ambassadeur de France est tué par balle. Dans différentes régions comme le Shaba et le Kivu, une politique de « purification ethnique » meurtrière remet en cause l'unité du pays. Ayant rendu impossible la tâche du gouvernement de transition, le président Mobutu se lance alors dans une reconquête du pouvoir en créant des institutions de transition à sa solde[...]
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Écrit par
- Jules GÉRARD-LIBOIS : directeur général du Centre de recherche d'information sociopolitique, Bruxelles
- Henri NICOLAÏ : professeur à l'Université libre de Bruxelles
- Patrick QUANTIN : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
- Benoît VERHAEGEN : professeur à l'université de Kinshasa
- Crawford YOUNG : professeur à l'université du Wisconsin, États-Unis
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Joseph Kabila est né le 4 juin 1971 dans la province du Kivu, au Zaïre (auj. RDC). Fils du leader rebelle Laurent-Désiré Kabila devenu chef de l'État en 1997, il passe la majeure partie de son enfance...
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