- 1. Géographie
- 2. La période coloniale : le Congo belge
- 3. Problèmes de la décolonisation
- 4. Les années du mobutisme
- 5. Une transition démocratique détournée
- 6. La chute de Mobutu et l'arrivée de Kabila
- 7. Le Congo dans la guerre et la difficile sortie du conflit
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Bibliographie
CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU
Nom officiel | République démocratique du Congo (CD) |
Chef de l'État | Félix Tshisekedi (depuis le 25 janvier 2019) |
Chef du gouvernement | Judith Suminwa Tuluka (depuis le 1er avril 2024) |
Capitale | Kinshasa |
Langue officielle | Français 1
|
Unité monétaire | Franc congolais (CDF) |
Population (estim.) |
115 403 000 (2024) |
Superficie |
2 345 000 km²
|
Le Congo dans la guerre et la difficile sortie du conflit
Le nouveau régime est poussé, sous la pression des bailleurs de fonds, à entreprendre une clarification de la situation issue de la déliquescence de l'État zaïrois et des débats de la Conférence nationale (1991). En mettant en place une commission constitutionnelle, il s'oriente vers un projet qui accorde au président des pouvoirs prédominants, au détriment des contrepoids parlementaires. Les perspectives fédéralistes qui avaient été dessinées durant les années de transition sont abandonnées au profit d'une décentralisation de portée limitée, compte tenu d'une faible rétrocession de ressources de la part de l'État. Une Conférence nationale sur la reconstruction est mise en place à la fin de 1997. Son objectif n'est pas d'organiser une transition hors du régime antérieur, comme durant les années précédant la chute de Mobutu, mais de réunir les acteurs dispersés par cette transition impossible et par la guerre qui y a mis fin. Après quelques mois de fonctionnement, cette nouvelle Conférence est interrompue.
Le chantier mis en place pour la réhabilitation de la fonction publique territoriale est suivi avec plus de constance, car il est appuyé par les bailleurs de fonds. Cependant, il ne rencontre pas un écho favorable auprès des élites locales qui se méfient d'un projet fortement centralisateur mené par un pouvoir lointain dominé par des nouveaux venus. La question de la nationalité est d'ailleurs le sujet le plus sensible. En faisant consacrer par le projet de Constitution le principe introduit en 1981 selon lequel il faut être issu d'ascendants installés au Congo avant l'indépendance pour être citoyen congolais, Laurent-Désiré Kabila donne des gages à une population qui lui reproche d'avoir été porté au pouvoir par des forces extérieures venues de l'est et d'être entouré de membres des diasporas.
Cette volonté d'indépendance conduit à une tentative de renversement du régime en août 1998. Après que Kabila eut demandé aux troupes rwandaises de quitter le territoire qu'elles occupaient, puis limogé les officiers tutsi de son état-major, les commandants militaires de l'est du pays se rebellent. Ils bénéficient de l'appui d'une partie des ex-forces armées zaïroises (mobutistes) ainsi que de la logistique en provenance de Kigali. Simultanément, une audacieuse action aéroportée est organisée sur Kinshasa en vue de renverser le pouvoir. Si cette dernière opération échoue (entraînant une chasse « anti-tutsi »), ces événements sont à l'origine d'une nouvelle guerre qui s'installe de manière durable dans la partie orientale du pays. Le conflit a changé les équilibres régionaux. Alors que Kabila avait reçu l'appui de la quasi-totalité des voisins du Zaïre afin de renverser Mobutu, il ne dispose désormais que du soutien régional de l'Angola, du Zimbabwe et de la Namibie, alors que le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi soutiennent ses adversaires.
La guerre s'étend depuis la province de l'Équateur, au nord du pays, jusqu'au Kasaï-oriental. Dans le Kivu, à l'est, le Rassemblement pour le Congo démocratique (R.C.D.), dirigé par d'anciens alliés de Kabila, anime la rébellion avec l'appui du Rwanda. Ce mouvement subit une première scission en février 1999 opposant les satellites de Kigali (qui deviendront le R.C.D.-Goma) à un groupe qui revendique son autonomie (R.C.D.-Kisangani). Les territoires sont abandonnés aux milices qui s'affrontent entre elles et se livrent à des massacres de civils. Par ailleurs, Jean-Pierre Bemba, fils d'un riche homme d'affaires proche de Mobutu, ouvre un nouveau front à partir de l'Équateur. Son Mouvement de libération congolais (M.L.C.) s'appuie sur les ex-F.A.C (Forces armées congolaises, armée régulière[...]
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Écrit par
- Jules GÉRARD-LIBOIS : directeur général du Centre de recherche d'information sociopolitique, Bruxelles
- Henri NICOLAÏ : professeur à l'Université libre de Bruxelles
- Patrick QUANTIN : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
- Benoît VERHAEGEN : professeur à l'université de Kinshasa
- Crawford YOUNG : professeur à l'université du Wisconsin, États-Unis
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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CONGO RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU, chronologie contemporaine
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Joseph Kabila est né le 4 juin 1971 dans la province du Kivu, au Zaïre (auj. RDC). Fils du leader rebelle Laurent-Désiré Kabila devenu chef de l'État en 1997, il passe la majeure partie de son enfance...
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