DOMINICAINE RÉPUBLIQUE
Nom officiel | République Dominicaine (DO) |
Chef de l'État et du gouvernement | Luis Abinader (depuis le 16 août 2020) |
Capitale | Saint-Domingue |
Langue officielle | Espagnol |
Unité monétaire | Peso dominicain (DOP) |
Population (estim.) |
10 954 000 (2024) |
Superficie |
48 311 km²
|
Histoire
Lorsque Christophe Colomb accoste, le 5 décembre 1492, l'île, qui s'appelait alors Ayti Quisqueya ou Bohio, est occupée par les Taïno, peuple d'origine amazonienne de la famille des Arawaks. En baptisant l'île la Española – « l'Espagnole » – Christophe Colomb commence la colonisation européenne du Nouveau Monde.
Le rendez-vous manqué avec les Taïno
Comme dans le reste des Antilles, les premiers habitants étaient des populations d'origine sud-américaine, venues du bassin de l'Orénoque et des Guyanes, qui avaient progressivement colonisé les îles, à partir de 5500 av. J.-C. Les plus anciens habitants, les Ciboney, étaient des chasseurs-cueilleurs, peu nombreux, chassés sous la pression des Taïno, peuple maîtrisant la céramique, l'agriculture (tabac, manioc, maïs, coton), la sculpture, le tissage, arrivés vers l'an 700. Ces derniers vivaient de l'agriculture et habitaient dans des hameaux constitués de huttes rudimentaires mais adaptées au climat.
Au début de l'ère chrétienne, les invasions des Karibs modifient l'équilibre économique et social des îles. Moins attachés aux travaux agricoles, ceux-ci ont la particularité d'être cannibales et terrorisent les peuples sédentaires dont ils ravagent les cultures.
Les Espagnols ont su tirer parti des conflits qui opposent les Karibs aux Taïno et se servent des premiers, plus nombreux et mieux organisés politiquement pour asservir les seconds. Ils entreprennent la conquête proprement dite avec la création de la première colonie permanente, en 1494, lors du deuxième voyage de Christophe Colomb dans le Nouveau Monde. En quelques années, les populations indigènes sont décimées par la maladie et les mauvais traitements. D'environ 1 million d'habitants, au moment de la découverte, la population de l'île passe à environ 60 000 habitants vers 1514 et 25 000 vers 1520. La résistance de quelques-uns, comme le cacique Enriquillo et ses partisans (de 1519 à 1533) dans la Sierra du Bahoruco, n'empêche pas la disparition des derniers habitants de cette civilisation.
Pour pallier le manque de main-d'œuvre consécutif à la disparition des Taïno, les Espagnols ont recours à la traite des Africains. C'est en 1503 que seraient arrivées les premières cargaisons de captifs dans les îles. L'esclavage des Africains était déjà connu autour de la Méditerranée depuis l'Antiquité, mais il s'agit désormais d'une entreprise de grande envergure. De cette première époque datent la racialisation des rapports sociaux et l'ouverture de l'économie rurale, que les aléas de l'histoire et de la géographie n'ont guère modifiées depuis lors.
Vu le peu de navire espagnols qui fait escale dans l'île, une partie des colons décide de vendre leur tabac et leur sucre à des commerçants étrangers, enfreignant le monopole royal sur le commerce avec les îles. Le gouverneur espagnol de la colonie Antonio Osorio décide de son propre chef, en 1605, le regroupement général de la population dans la partie orientale, plus facile à défendre contre les incursions des pirates hollandais, français et anglais car moins montagneuse. Entre 1605 et 1607, les principales villes de la partie occidentale sont détruites, les populations déplacées, le bétail emmené ou abattu sur place. L'essentiel de la population est regroupé dans les villes de l'Est : Santo Domingo, Higüey, et certaines sont même créées avec la fusion des communautés déplacées et sont ainsi appelées Bayaguana, Monteplata, respectivement avec les habitants de Bayaha et Yaguana, de Montecristi et Puerto Plata. De ces expulsions date l'une des coupures les plus nettes entre les deux parties de l'île : l'Est, qui est toujours resté espagnol et dont les structures foncières ont gardé les traces des premiers temps de la conquête ; l'Ouest, qui a connu des destructions[...]
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Écrit par
- Jean Marie THÉODAT : agrégé de géographie, maître de conférences à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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