CONGO RÉPUBLIQUE DU

La formation du territoire

En 1482, lorsque les Portugais découvrirent l’estuaire du fleuve qui donnera le nom au pays, il le baptisèrent Zaïre (dérivé de nzadi, « fleuve » en kikongo), ou Congo, en référence aux populations riveraines et de leur royaume. Ce dernier s’étendait jusqu’au nord de l’Angola actuel.

Le territoire de la république du Congo résulte du partage colonial de l’Afrique centrale. La conférence de Berlin (1884-1885) avait reconnu les droits de la France sur un « Congo français », à l’ouest de l’État indépendant du Congo, futur Congo belge (puis Zaïre). Une première esquisse prit forme en 1886 lorsque la France sépara les espaces situés dans l’orbite de Brazzaville, fondée en 1880 par Pierre Savorgnan de Brazza, de la colonie du Gabon. En 1903, la réorganisation du Congo français, entre-temps élargi jusqu’au Tchad, définit les contours du « Moyen-Congo », une des quatre colonies de ce vaste ensemble territorial, qui devint l’Afrique-Équatoriale française (A-ÉF) en 1910.

Les frontières ont été définies par l’hydrographie : à l’est, le fleuve Congo et son affluent l’Oubangui entre les deux Congos ; à l’ouest, la ligne de partage des eaux Congo-Ogooué entre le Congo français et le Gabon. Les frontières au nord et au sud, plus incertaines, ont subi plusieurs modifications dans le cadre administratif de l’A-ÉF. Elles dotèrent le Congo d’une façade atlantique (1918) et l’amputèrent au nord de la Lobaye et de la Haute-Sangha rattachées à l’Oubangui-Chari (aujourd’hui en République centrafricaine) dans les années 1930, puis du Haut-Ogooué, intégré au Gabon le 1^er janvier 1947. La configuration actuelle de la république du Congo, résultant des remaniements coloniaux, est donc relativement récente, ce qui n’est pas sans incidence sur la construction de l’unité nationale.

Un territoire composite

Le territoire du Congo partagé entre plaines, plateaux et massifs montagneux, est couvert de forêts (60 %) ou de savanes (40 %). Le Congo septentrional, dans sa partie ouest, se compose de plateaux d'une altitude moyenne de 500 mètres, pouvant s'élever jusqu'à 1 000 mètres dans la Sangha. Les dernières grandes forêts primaires du pays se situent entre Ouesso et la frontière de la République centrafricaine ; parcourues par les Pygmées, ces forêts sont soumises aujourd'hui à une exploitation qui modifie l'écosystème. La partie est, formée par les plaines marécageuses de la Cuvette congolaise, domaine de la forêt inondée, n'est accessible que par voie d'eau.

Le Congo central correspond aux formations sédimentaires gréseuses des plateaux batéké (500 à 800 m) qui se prolongent au Gabon et en RDC. Les sols sableux sont couverts d'une savane herbeuse, parfois arbustive, les forêts n'occupant que les fonds de vallée. Le Congo méridional est formé d'une succession d'unités géomorphologiques : massif granitique du Chaillu (600-900 m), au relief tourmenté, plaines schisto-calcaires du Niari ouvertes à la circulation avec le Gabon, chaîne du Mayombe, parallèle à l’Atlantique, aux reliefs appalachiens d'altitude moyenne[...]