CONGO RÉPUBLIQUE DU
Nom officiel | République du Congo (CG) |
Chef de l'État | Denis Sassou-Nguesso (depuis le 25 octobre 1997) |
Chef du gouvernement | Anatole Collinet Makosso (depuis le 18 mai 2021) |
Capitale | Brazzaville |
Langue officielle | Français 2
|
Unité monétaire | Franc CFA |
Population (estim.) |
6 373 000 (2024) |
Superficie |
342 000 km²
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Article modifié le
Histoire contemporaine
Les débuts de l'implantation française (1880-1931)
L'histoire de la colonisation du Congo se confond d'abord avec celle des explorations de Pierre Savorgnan de Brazza. Remontant l'Ogooué, puis l'Alima, Brazza, après avoir fondé le poste de Franceville, pénètre par la Lefini jusqu'au fleuve Congo et atteint M'Bé, capitale du roi Makoko, chef politique et religieux des Batéké. Les deux hommes signent un traité d'amitié le 10 septembre 1880. C'est à cette date que commence véritablement l'époque coloniale pour le territoire qui, quatre-vingts ans plus tard, constituera la République du Congo-Brazzaville. Après avoir confié au sergent Malamine, que sa rencontre avec Stanley rendra à jamais célèbre, la station de N'Kouma qu'il vient de créer, Brazza se dirige vers l'Océan par le bassin du Niari. Mais c'est un autre marin, le lieutenant de vaisseau Cordier, qui reconnaîtra la région du Kouilou-Niari, en 1883, et négociera un traité établissant la souveraineté de la France sur le royaume de Loango, avec le Ma-Loango, principal chef des Vili.
Dans cette partie du Continent noir, la France se heurte à la fois au Portugal dont les navigateurs ont, quatre siècles plus tôt, reconnu les bouches du Congo, et à la Belgique, plus exactement au roi Léopold II, animateur de l'Association internationale africaine, établie sur la rive méridionale du Stanley Pool. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, la pénétration militaire s'effectue très lentement, à la fois le long de la piste Loango-Brazzaville et, vers le nord, le long du fleuve Congo et de ses affluents. Quelques tribus, dont celle des Bakota, opposent une sérieuse résistance à l'avance des colonnes françaises. Et, en 1913 encore, l'administration coloniale doit réduire un soulèvement important dans la région de la haute Likouala.
Longtemps, le Congo fut considéré comme une simple marche du Gabon. C'est une loi du 17 décembre 1882 qui fonda la colonie du Congo français, où Brazza fut nommé commissaire du gouvernement (à cette époque, le territoire comprenait le Gabon et le Congo). Quatre ans plus tard, le 27 février 1886, le Gabon et le Congo sont séparés, mais restent placés sous l'autorité unique de Savorgnan de Brazza, l'un de ses compagnons, Noël Ballay, futur gouverneur général de l'Afrique-Occidentale française (A-OF), devenant lieutenant-gouverneur du Congo. Brazza demeurera commissaire général du gouvernement jusqu'en 1897.
Le 29 décembre 1903, la colonie prend le nom de territoire du Moyen-Congo. En 1910, elle devient une des quatre colonies fédérées au sein de l'Afrique-Équatoriale française (A-ÉF). Les traités de 1918 restituèrent au Congo ses frontières d'avant 1911. En effet, par le traité du 4 novembre 1911, le gouvernement français avait cédé à l'Allemagne une vaste portion de territoire, militairement reconquis sur le Cameroun dès 1915. Il faudra attendre 1923 pour que les derniers militaires remettent à des civils les postes administratifs.
L'administration de Savorgnan de Brazza fut marquée par de graves difficultés nées de l'implantation dans cette région de grandes compagnies concessionnaires, héritières directes des compagnies à charte de l'Ancien Régime. Détenant à une certaine époque jusqu'à 95 % de la superficie de la colonie, elles se livrèrent à un véritable pillage des ressources naturelles, sans aucun souci de préparer l'avenir, multipliant parfois les exactions à l'encontre des Africains. À la suite des efforts personnels de Brazza, placé à la tête d'une commission d'enquête, ces compagnies durent en 1911 renoncer à leurs droits sur 30 000 km2 (le Congo en couvre 340 000) et ne conservèrent de pleine propriété que 3 800 km2.
Une dizaine d'années après[...]
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Écrit par
- Philippe DECRAENE
: chef de la rubrique Afrique noire au journal
Le Monde , rédacteur en chef deLa Revue française d'études politiques africaines - Roland POURTIER : doctorat ès lettres et sciences humaines, professeur honoraire, université de Paris-Panthéon-Sorbonne, membre de l'Académie des sciences d'outre-mer
- Patrick QUANTIN : directeur de recherche à la Fondation nationale des sciences politiques, Centre d'étude d'Afrique noire, Bordeaux
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
Autres références
-
CONGO RÉPUBLIQUE DU, chronologie contemporaine
- Écrit par Universalis
-
AFRIQUE-ÉQUATORIALE FRANÇAISE (A-ÉF)
- Écrit par Alfred FIERRO
- 500 mots
-
BAKOTA ou KOTA
- Écrit par Roger MEUNIER
- 410 mots
-
BRAZZA PIERRE SAVORGNAN DE (1852-1905)
- Écrit par Jean-Marcel CHAMPION
- 439 mots
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Explorateur et colonisateur français, d'origine italienne. Élève de l'École navale à titre étranger (1868), Pierre Savorgnan de Brazza prend part à la guerre de 1870-1871 dans la marine française et demande sa naturalisation qu'il obtiendra en 1874. À l'issue d'une croisière au...
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BRAZZAVILLE
- Écrit par Roland POURTIER
- 835 mots
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Capitale de la république du Congo, Brazzaville est située en bordure d’un lac, le Pool Malebo (ex-Stanley Pool), à l'amont des rapides de Kintambo, premiers d'une série de chutes et de rapides qui interdisent la navigation sur le cours inférieur du Congo. Elle partage avec Kinshasa...
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