TCHÈQUE RÉPUBLIQUE
Nom officiel | République tchèque (CZ) |
Chef de l'État | Petr Pavel (depuis le 9 mars 2023) |
Chef du gouvernement | Petr Fiala (depuis le 17 décembre 2021) |
Capitale | Prague |
Langue officielle | Tchèque |
Unité monétaire | Couronne tchèque (CZK) |
Population (estim.) |
11 235 000 (2024) |
Superficie |
78 870 km²
|
Littérature
Expression d'une communauté de taille moyenne mal placée en Europe centrale, l'espace de liberté de la littérature tchèque a toujours été fonction de la situation générale des pays tchèques (Bohême, Moravie, Silésie) ; dans les circonstances dramatiques, elle dut même suppléer l'absence de porte-parole légitimes pour manifester sentiments et aspirations profondes de la nation.
Son évolution est complexe et unique : elle éclôt au ixe siècle avec le vieux-slave, mais se sert rapidement du latin qui, dès la fin du xiiie siècle, doit coexister avec la langue nationale ; de plus, dès ce même xiiie siècle, l'allemand arrive avec des colons, puis, à la suite de la défaite de la Montagne Blanche (1620), menace de l'emporter au xviiie siècle, mais disparaît finalement avec l'horreur du nazisme. Sur un autre plan, cette littérature d'un pays catholique devient, du xve au début du xviie siècle, celle d'une nation à majorité hussite et protestante pour redevenir, vaincue par la Contre-Réforme, catholique.
En permanence sur ses gardes, obligée de se défendre, ses réactions nationalistes sont corrigées et maîtrisées par l'esprit humaniste et universaliste de ses plus éminentes figures, tels Hus, Chelčický, Comenius, Dobrovský, Kollár, Havlíček, Palacký, Masaryk, Šalda, Patočka, Černý...
Faut-il lui reprocher son penchant au « moralisme », son souci de la justice sociale, sa solide tradition populaire, conséquences du grand élan d'une religion authentiquement vécue et de la disparition prématurée, après 1620, de presque toute sa noblesse nationale et de ses couches aisées, victimes de la germanisation ? L'épanouissement d'une poésie épique, la recherche de pures beautés formelles sont sans doute contrariés. En revanche, un rare souffle spirituel et métaphysique se révèle dans plusieurs œuvres du xive siècle, chez Comenius et dans la poésie de Bridel, Mácha, Vrchlický, Březina, Hora, Zahradníček, Palivec, Holan...
Les vicissitudes connues au long du xxe siècle semblent le confirmer : littérature et culture tchèques doivent continuer à assumer leur périlleux destin fait de bouleversements, d'incertitudes, de luttes, d'exils et de brefs moments de répit et de relative liberté...
Débuts en vieux-slave
Le christianisme, introduit chez les Slaves de la Moravie et de la Slovaquie avant 800 et un peu plus tard en Bohême, n'a apparemment pas laissé trace d'activité littéraire en latin. C'est donc le « vieux-slave » qui devient la première langue littéraire avec l'écriture « glagolitique » élaborée (à la demande de Rastislav à Byzance) par Constantin-Cyrille, Grec de Salonique. En 863, avec son frère Méthode, ils apportent en Grande-Moravie les premières traductions qu'ils enrichissent avec leurs disciples : Évangiles (avec un singulier Prologue-Proglas′ rimé), prières, canons, chants, textes juridiques... Après la mort des deux apôtres (respectivement 869 et 885), une Vie de Cyrille et une Vie de Méthode, textes fondamentaux, sont composées par deux auteurs anonymes. Méthode disparu, Svatopluk, sous la pression du clergé latino-franc, chasse leurs disciples. La majeure partie d'entre eux fuit vers la Bulgarie, d'autres s'échappent en Croatie et en Bohême (témoin, un fragment de missel datant d'environ 900, conservé à Kiev).
Les Tchèques de Bohême (les Přemyslides se séparent de la Grande-Moravie en 894) utilisent alors deux langues liturgiques, le latin et le vieux-slave. Celui-ci est la langue des premières légendes (env. 940) sur leurs martyrs : Vie de sainte Ludmila ( 920) et Vie de saint Venceslas (duc, 929). Vers l'an mille apparaît le plus ancien chant tchèque en vieux-slave, d'une longueur de 8 vers, Seigneur, aie pitié de nous !, qui se rapproche de la langue[...]
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Écrit par
- Jaroslav BLAHA : chargé d'études à la Documentation française, Paris
- Marie-Elizabeth DUCREUX : directrice de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Vladimir PESKA : chargé de cours (littérature tchèque, littérature comparée) à l'Institut national des langues et civilisations orientales
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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TCHÈQUE RÉPUBLIQUE, chronologie contemporaine
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