RÉSERVE COGNITIVE
Le concept de réserve cognitivea été proposé pour rendre compte de la plasticité cérébrale du sujet âgé, qui s’exprime sous la forme d’une résistance aux effets du vieillissement ou de pathologies
(par ex. Alzheimer) sur le cerveau. La réserve cognitive suggère que le système nerveux central fonctionnera plus longtemps de manière optimale si l’individu présente certaines caractéristiques, en particulier de style de vie, qui ont pour effet principal de le placer dans un milieu stimulant.
Deux grands modèles ont été proposés comme substrats neurophysiologiques de la réserve cognitive : le modèle passif (vision quantitative) suggère que la réserve cognitive s’exprime en termes de volume cérébral (plus de neurones, de cellules gliales et de synapses), alors que dans le modèle actif (vision qualitative) la réserve renvoie à une utilisation plus flexible des réseaux cérébraux et (ou) des stratégies cognitives.
Différents facteurs (par ex. scolarité, nombre et fréquence des loisirs, profession surtout si elle est cognitivement stimulante, réseau social, bilinguisme, etc.) ont été identifiés par la suite comme participant au développement de la réserve cognitive. Ainsi, le diagnostic de la maladie d’Alzheimer est différé en moyenne de 4,3 années chez des patients bilingues comparés à des patients monolingues.
L’importance relative et les interactions entre ces facteurs font encore l’objet de travaux, de même que la question de la causalité : « Est-ce l’enrichissement de l’environnement qui influence la réserve ou est-ce la réserve qui détermine la propension des sujets à aller vers un milieu stimulant ? » Ces questions sont essentielles dans la perspective d’une mise en œuvre de politiques de santé adaptées et visant à prévenir autant que faire se peut le vieillissement cognitif.
Bibliographie
Y. Stern, « Cognitive reserve in ageing and Alzheimer’s disease », in Lancet Neurology, vol. 11, pp. 1006-1012, 2012.
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Écrit par
- Stéphane ADAM : chargé de cours, université de Liège (Belgique), chef de l'unité de psychologie de la sénescence
- Catherine GROTZ : doctorante à l'université de Liège (Belgique)
Classification
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