RÉSERVES PHYSIOLOGIQUES Réserves animales
Réserves destinées au développement embryonnaire de l'animal
Une certaine ambiguïté dans la terminologie règne à propos des réserves de l'œuf animal, qui sont désignées dans leur ensemble par le terme de vitellus. La nature, la quantité, la distribution du vitellus varient considérablement selon les groupes zoologiques. La présence du vitellus, l'importance de sa masse, sa répartition et le degré de sa ségrégation d'avec le cytoplasme pur contenant le noyau de la cellule-œuf conditionnent les modalités du développement embryonnaire et cela dès la segmentation. Mais elles conditionnent aussi, au moins en partie, l'écologie de l'embryon puisque la quantité des réserves accumulées correspond aux conditions de milieu où l'œuf va se développer.
Les œufs peu chargés en vitellus à distribution homogène (type oligolécithe), les œufs qui possèdent une masse plus importante de vitellus, plus dense dans l'hémisphère végétatif, mais qui demeure distribué dans tout le volume de l'œuf (type hétérolécithe), se segmentent toujours dans leur totalité. Ils sont donc holoblastiques, et le vitellus est partagé entre les blastomères. Lorsque les œufs sont fortement chargés en vitellus non distribué dans la totalité du volume (types centrolécithe et télolécithe), la segmentation est partielle et les œufs sont dits méroblastiques. L'œuf, de type télolécithe par exemple (Poissons Sélaciens et Téléostéens, Sauropsidiens : Reptiles et Oiseaux), est gorgé de vitellus, et le cytoplasme non vitellin se trouve refoulé vers le pôle animal. La segmentation se produit dans le cytoplasme apical qui constitue le blastodisque, tandis que la masse vitelline n'est pas pénétrée par les sillons de division. Un embryon se développera donc au-dessus et aux dépens de cette masse vitelline qui, grâce à la formation d'une annexe embryonnaire particulière, sera progressivement résorbée, permettant sa croissance.
Cas du développement des œufs holoblastiques
Les recherches ont surtout porté sur l'utilisation des réserves au cours du développement embryonnaire à partir d'œufs peu chargés en vitellus, c'est-à-dire du type oligolécithe des Échinodermes, de nombreux Mollusques et des Annélides Polychètes. La réserve nutritive est essentiellement protéique. Les plaquettes vitellines ou granules vitellins sont petits et distribués d'une manière sensiblement homogène dans le cytoplasme. La masse totale du vitellus est relativement faible ; chez l'oursin Arbacia, par exemple, les granules vitellins représentent 27 p. 100 du volume total de l'œuf.
Les travaux les plus anciens concernent la démonstration d'une activité phosphatasique acide dans ces plaquettes vitellines par l'équipe belge de J. J. Pasteels. La phosphatase acide est une enzyme considérée comme l' hydrolase acide la plus caractéristique, en raison de sa relative stabilité et de sa détection histochimique aisée en microscopie optique ou électronique. L'œuf ou les tissus embryonnaires sont incubés dans un milieu contenant un phosphate (substrat) et un sel soluble de plomb. La présence de l'enzyme se traduit par la libération de phosphate et par la formation d'un précipité de phosphate de plomb aisément détectable, y compris à l'échelle ultrastructurale puisqu'il est opaque aux électrons. La démonstration de cette activité hydrolytique a découlé de l'étude des granules métachromatiques détectés dans les œufs oligolécithes de nombreux Invertébrés marins lorsqu'on les soumet aux colorants basiques (l'étude a porté sur les œufs de Mollusques lamellibranches des genres Barnea et Gryphea, des Échinodermes des genres Psammechinus, Paracentrotus et Arbacia, des Annélides du genre Chaetopterus). Pour toutes les espèces considérées, on peut, par cette[...]
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Écrit par
- Marc PASCAUD : docteur ès sciences, professeur honoraire à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Jean-Marie VERNIER : professeur à l'université de Paris-XI
Classification
Médias
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