RESSOURCES NATURELLES
On dénomme ressources naturelles les diverses ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l'homme et à ses activités économiques. Celles-ci peuvent être subdivisées en deux groupes distincts :
– Les ressources non renouvelables, constituées par les matières premières minérales et les combustibles fossiles, qui proviennent de gisements formés au cours de l'histoire géologique de la Terre et correspondant à un stock, par essence même, épuisable.
– Les ressources renouvelables qui peuvent, en principe, être exploitées sans épuisement, étant capables de se régénérer en permanence. Elles regroupent l'eau, les sols (terres cultivables) ainsi que les ressources biologiques, qui sont constituées par les communautés vivantes exploitées par l'homme (forêts, pâturages, pêcheries maritimes, biodiversité – espèces animales et végétales) et par les ressources génétiques (variétés de plantes cultivées et races d'animaux domestiques).
Ce dernier groupe de ressources ne peut être considéré comme inépuisable que dans la mesure où son taux de prélèvement est inférieur à la productivité nette disponible, c'est-à-dire au taux de régénération. C'est une condition impérative à l'utilisation durable de telles ressources et, donc, à la sauvegarde des conditions de vie des générations futures.
L'épuisement des ressources naturelles
Avec l'explosion démographique, qui a surtout eu lieu au cours du xxe siècle, les ressources naturelles indispensables à la vie même des populations humaines se sont raréfiées. En ce début du xxie siècle, leur épuisement est devenue l'une des questions les plus préoccupantes pour l'avenir de l'humanité. Qu'en est-il de la durabilité de notre civilisation technologique, voire de l'avenir de notre espèce, si l'on prend en considération l'inadéquation croissante des termes de la relation population-ressources naturelles-environnement-développement ? En réalité, sous l'effet conjugué de la croissance exponentielle de la population humaine et de la destruction des ressources naturelles se pose, depuis quelques décennies, la question du développement durable.
La situation s'est considérablement détériorée. Même les ressources biologiques, réputées renouvelables, sont si exploitées qu'elles n'ont plus le temps de se reconstituer. Les prélèvements exercés par l'homme ont atteint des niveaux tels que non seulement la productivité (les intérêts), mais aussi la biomasse sur pied, nécessaire pour le maintien de la ressource (le capital), sont consommées à une vitesse accrue. Il en va de même pour l'eau, pourtant intrinsèquement recyclable, ou encore les sols, par nature régénérables car résultant d'un processus dynamique. Non seulement les eaux de surface et les nappes phréatiques sont exposées à une pollution croissante, mais l'usage qui en est fait de nos jours ressemble plus à une exploitation minière qu'à celle d'une ressource recyclable. Compte tenu de la croissance démographique, les disponibilités en eau sont déjà devenues insuffisantes dans 55 pays en développement. Quant aux sols, leur érosion – due aux mauvaises pratiques culturales, à la déforestation et au surpâturage – fait que, d'ici à 2050, l'homme va perdre 30 p. 100 des terres cultivables de la planète tandis que, dans le même temps, le nombre d'hommes, pourtant globalement déjà mal nourris, pourrait presque doubler. Par ailleurs, le rythme d'exploitation des ressources biologiques est tel que la déforestation, la désertification et l'épuisement des pêcheries marines affectent la totalité des continents ou des océans. Corrélativement à ces dégradations, la biodiversité connaît une érosion accélérée, la vitesse de disparition des espèces vivantes s'accroissant de façon incessante, en particulier[...]
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Écrit par
- François RAMADE : professeur émérite d'écologie à la faculté des sciences d'Orsay, université de Paris-Sud-Orsay
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