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MERS RETRAITS ET AVANCÉES DES

L'influence de la tectonique globale

Du fait de leur radioactivité, les roches profondes sont une source de chaleur. Celle-ci est responsable des mouvements de convection au sein du manteau et de l'émission de roches crustales nouvelles au niveau des dorsales océaniques. La théorie de la tectonique des plaques considère donc les dorsales océaniques comme des zones d'accrétion où la croûte nouvellement créée compense celle qui est perdue dans les zones de subduction (cf. tectonique des plaques). Les études de paléomagnétisme ont montré que la vitesse d'expansion au niveau des dorsales est très variable, de 1 à 18 centimètres par an selon les dorsales et les époques géologiques.

La variabilité de l'activité interne de la Terre et de la tectonique des plaques a deux grands types de conséquences sur le niveau de la mer :

– Lorsque les dorsales sont actives, par exemple lors de la rupture d'une grande masse continentale, elles tendent à se gonfler et à occuper un volume plus important au sein des bassins océaniques. Cela réduit d'autant le volume disponible pour l'eau de mer, dont le niveau tend à s'élever pour un observateur placé sur le continent. Lorsque l'activité des dorsales ralentit, leur refroidissement s'accompagne d'une réduction de leur volume. En outre, la croûte océanique tend à s'enfoncer sous le poids des sédiments qui s'accumulent (cf. subsidence). Ces deux facteurs conduisent à une régression généralisée.

– Dans leur mouvement, les plaques entraînent les continents qui, épisodiquement, convergent vers une même zone, comme cela a été le cas pour l'Inde et l'Asie depuis une quarantaine de millions d'années. Ces collisions sont responsables de la surrection des chaînes de montagne qui accroît le relief des continents, mais diminue leur surface. Il en résulte une augmentation du volume des bassins océaniques et une baisse du niveau général des mers.

Les données géologiques témoignent ainsi de grandes oscillations du niveau de la mer, leur amplitude maximale pourrait avoir atteint de 200 à 300 mètres. De hauts niveaux de la mer ont été reconnus notamment à l'Ordovicien moyen (— 480 Ma) et supérieur (— 440 Ma). La courbe du niveau des mers a bien évidemment été modulée par les fluctuations plus rapides des calottes glaciaires. De bas niveaux marins sont reconnus au Dévonien, il y a 390 Ma, et sont associés à la formation des montagnes hercyniennes en Europe et des Appalaches en Amérique du Nord. À la fin du Trias (— 200 Ma), tous les continents étaient rassemblés en un seul supercontinent, la Pangée. La mer était alors très basse ; l'Europe et le continent nord-américain n'étaient alors que de vastes déserts continentaux parsemés de lagunes. Quelques dizaines de millions d'années plus tard, au cours du Jurassique, puis du Crétacé, plusieurs phases de transgression marquent la rupture progressive de la Pangée pour conduire à la géographie actuelle : l'Amérique du Nord se sépare de l'Afrique au Jurassique moyen (— 160 Ma), l'Amérique du Sud de l'Afrique au Crétacé inférieur (— 120 Ma) ; l'océan Atlantique nord se développe au Crétacé moyen (— 100 Ma) lorsque l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale s'écartent, en même temps que l'Antarctique s'éloigne de l'Afrique. Cette phase d'activité tectonique globale intense, où l'expansion au niveau des dorsales est parmi les plus rapides, s'accompagne de hauts niveaux marins et de climats chauds. Malgré quelques oscillations, la tendance est nettement transgressive pendant tout le Jurassique (de — 208 à — 145 Ma). Cette période se termine par une régression brutale, mais la tendance transgressive reprend pour culminer à la fin du Crétacé (de — 90 à — 65 Ma). Le niveau de la mer, estimé à 80 mètres au-dessus du niveau actuel, est alors le plus haut des deux cents[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Centre des faibles radioactivités, Gif-sur-Yvette

Classification

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