- 1. Caractères généraux
- 2. Classification des rétrovirus en microscopie électronique
- 3. Classification des rétrovirus comme agents pathogènes
- 4. Réplication et dissémination d'un rétrovirus : l'exemple du VIH-1
- 5. Des médicaments anti-VIH pour enrayer la multiplication du virus et l'arrivée du sida
- 6. L'organisation génétique des rétrovirus VIH et MuLV et le développement des vecteurs rétroviraux
- 7. Bibliographie
RÉTROVIRUS
Les rétrovirus sont des virus globulaires enveloppés, d'un diamètre de 110 à 125 nanomètres, très répandus dans le monde animal. Ils sont la cause de différentes formes de cancer, d'immunodéficiences, dont le sida, et de dégénérescences du système nerveux central. Ce sont des parasites vrais car leur génome s'intègre sous forme d'ADN proviral (c'est le provirus) dans l'ADN de la cellule hôte, ce qui lui permettra ainsi de s'exprimer pendant toute la vie active de la cellule. Les manipulations génétiques récentes de rétrovirus ont abouti à l'élaboration de vecteurs rétroviraux pour le transfert de gènes dans des cellules, et cette méthode, en cours d'expérimentation chez l'animal, va permettre le développement de nouvelles thérapeutiques.
Caractères généraux
La découverte des premiers rétrovirus a suivi de près l'émergence de la virologie en tant que nouvelle discipline de la biologie à la fin du xixe siècle : elle date du début du xxe siècle en Europe et aux États-Unis et a permis d'identifier le virus de l'anémie du cheval (EIAV), de la leucose aviaire (ALV) et du sarcome de Rous (RSV). Depuis lors, on a découvert de très nombreux rétrovirus infectant les mammifères, y compris l'homme, avec, par exemple, le virus de la leucémie de la souris (MuLV), du chat (FeLV), des bovins (BLV), de l'homme (HTLV), les virus du mouton et de la chèvre (Visna, CAEV) et les virus de l'immunodéficience du chat (FIV), du singe (SIV) et de l'homme (VIH, virus de l'immunodéficience humaine, responsable du sida).
Les rétrovirus sont très répandus dans le monde animal : ils sont fréquents chez les Mammifères, les oiseaux et les poissons ; ils ont été identifiés chez des mollusques, comme la moule, des annélides, comme le ver de terre, et des insectes, comme la mouche. Enfin, le caractère universel des rétrovirus est attesté par le fait qu'ils forment avec les pararétrovirus comme les hépadnavirus (virus de l'hépatite B), et les caulimovirus (virus de plante) la classe exogène d'éléments génétiques mobiles, et répétés, appelés « rétroéléments » présents dans tout le monde vivant.
Les rétrovirus peuvent être la cause de différentes formes de cancer (leucémie, lymphomes, sarcomes, etc.) de pathologies pulmonaires et articulaires, d'immunodéficiences (dont le sida chez l'homme), et de dégénérescences du système nerveux central. Parfois ils peuvent aussi n'avoir aucune conséquence pathologique.
Les rétrovirus ont joué un rôle capital dans l'émergence de nouveaux concepts en biologie et leurs développements expérimentaux depuis environ cinquante ans. En montrant que l'information génétique n'est pas à sens unique ADN → ARN → protéine, mais peut aller de l'ARN vers l'ADN grâce à une enzyme adéquate, la transcriptase inverse, la génomique rétrovirale a ruiné le « dogme central » de la biologie moléculaire, permettant ainsi les applications biotechnologiques de la transcriptase inverse pour exprimer des protéines et des enzymes animales. On découvrit aussi que les proto-oncogènes, qui sont à l'origine des gènes cellulaires captés par un rétrovirus, seront modifiés lors de la réplication du virus pour acquérir des propriétés oncogéniques responsables de cancers. Une mise au point des vecteurs rétroviraux pour le transfert de gènes chez l'animal et chez l'homme a enfin été une piste intéressante pour la thérapie génétique.
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Écrit par
- Jean-Luc DARLIX : directeur de l'unité de virologie humaine à l'École normale supérieure de Lyon, I.N.S.E.R.M. U412, professeur, docteur ès sciences naturelles
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