- 1. Aux origines du mot revenu
- 2. Délimitation du concept de revenu national
- 3. Le revenu en tant que produit de l'agriculture : le point de vue des physiocrates
- 4. Le revenu national chez les classiques anglais
- 5. L'abandon de la vision classique
- 6. À propos de la pertinence de la notion de travail productif
- 7. Tentatives de mesure du revenu national et choix politiques
- 8. L'importance prise par la comptabilité nationale dans l'après-guerre
- 9. Les trois approches pour saisir le revenu national
- 10. Décomposition du revenu national lors de sa présentation
- 11. Consommation intermédiaire et utilisation finale
- 12. Le débat sur les prix
- 13. Bibliographie
REVENU NATIONAL
Les trois approches pour saisir le revenu national
Comme cela a été signalé en introduction, deux flux différents prennent naissance dans la sphère de la production : la production de biens et services qui « sort » de cette sphère ; les revenus distribués à ceux qui participent à cette production. On peut donc, en principe, calculer le revenu national par deux approches : soit en additionnant la valeur des biens et services produits, soit en additionnant les revenus perçus par tous ceux qui ont contribué à cette production.
Mais le revenu national peut aussi être saisi par une troisième approche, lors de son utilisation finale ou dépense. C'est toujours le flux revenu qui est saisi, mais il est mesuré au stade final du circuit.
Si le revenu national peut être saisi par n'importe laquelle de ces trois approches (production, répartition ou utilisation finale), les trois méthodes devraient, en principe, donner un résultat identique. Dans la pratique, les statistiques ne sont jamais assez fiables pour que cela soit le cas, et en plus elles ne sont pas suffisamment complètes pour que l'on puisse suivre l'une des approches jusqu'au bout ; des compromis sont donc nécessaires. Ainsi, lors du calcul du revenu par la méthode du revenu distribué, une première série de données est obtenue à partir des déclarations que font les entreprises aux organismes de Sécurité sociale, à partir des déclarations d'impôts sur le revenu, etc. Mais de nombreux vides subsistent, comme l'autoconsommation des ménages paysans, qui est estimée à partir de statistiques de « production ». Il en est de même pour les services rendus aux ménages par leur logement lorsqu'ils en sont les propriétaires, services évalués d'après des statistiques sur les dépenses. Ainsi, les pays qui communiquent les trois estimations du revenu national, comme le Royaume-Uni, se trouvent souvent, lorsqu'ils publient leur taux de croissance annuel, avec trois chiffres fort différents dont les écarts sont difficiles à interpréter.
Lorsqu'on s'interroge sur le revenu national, il convient donc de distinguer entre, d'une part, le débat théorique concernant ce que l'on y inclut et ce que l'on n'y inclut pas (et qui est presque une question philosophique), d'autre part, les compromis que l'on doit faire, les conventions que l'on doit adopter, dans toute tentative concrète d'évaluation ou de mesure de ce revenu. Ainsi, considérer les tâches ménagères du conjoint au foyer comme faisant partie ou non du revenu national relève d'une question théorique (voire de société). Mais, ensuite, si l'on admet que ces tâches font partie du revenu national (comme le font les théoriciens suédois, par exemple), on peut décider de ne pas les compter pour des raisons d'ordre pratique (difficulté de l'évaluation, souci de comparabilité internationale, etc.).
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Véronique PAREL : chercheur au G.R.E.S.E., université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
- Francisco VERGARA : président de l'Association pour la diffusion de l'économie politique
Classification
Autres références
-
REVENU
- Écrit par Ozgur GUN
- 1 292 mots
Comme l'indique le terme lui-même, le revenu est ce qui revient. Il s'agit donc d'un flux de ressources, soumis à une certaine périodicité – par exemple, celle des saisons, avec les récoltes qui ont lieu chaque année et les « rentrées » qu'elles procurent, équivalent sémantique de l'anglais. Le revenu...
-
AGRÉGAT ÉCONOMIQUE
- Écrit par Marc PÉNIN
- 1 488 mots
...caractéristiques de l'économie nationale remonte pourtant loin. En 1676, William Petty élaborait, dans son ouvrage, Political Arithmetick, une estimation du revenu (income) et de la dépense (expence) de l'Angleterre pour 1664. Quelques années plus tard, Gregory King fournissait, pour huit ans consécutifs,... -
COMMUNISME - Histoire économique des pays communistes
- Écrit par Marie LAVIGNE
- 10 516 mots
- 7 médias
Les tableaux retracent les évolutions correspondantes. On y voit d'abord comment le partage du revenu national entre consommation et investissement a donné a celui-ci une part croissante du produit matériel net, à partir de niveaux remarquablement faibles en 1950, surtout, précisément, en R.D.A. et... -
COMPTABILITÉ NATIONALE
- Écrit par Marc PÉNIN
- 11 360 mots
- 1 média
Le revenu national (R.N.) représente l'ensemble des revenus primaires reçus par les unités institutionnelles résidentes et correspond au solde (S.R.P.) du compte d'affectation des revenus primaires de l'économie nationale (ou à la somme des S.R.P. des secteurs résidents). La combinaison du contenu de... -
DÉPRESSION ÉCONOMIQUE
- Écrit par Bernard DUCROS
- 3 173 mots
...dernière par la demande effective, c'est-à-dire par la somme des dépenses de consommation et des dépenses d'investissement. Enfin, dans la détermination du revenu national et donc de la demande effective, l'investissement joue un rôle moteur, que ne saurait jouer la consommation, elle-même fonction des revenus... - Afficher les 14 références