- 1. L'armée royale et la Révolution
- 2. Les volontaires de 1791
- 3. La patrie en danger
- 4. 1792 : une armée populaire
- 5. De la levée des 300 000 hommes à la levée en masse
- 6. La levée en masse
- 7. L'amalgame et l'encadrement
- 8. Le soldat de l'an II, un citoyen modèle
- 9. De l'armée des soldats citoyens à l'armée des coups d'État
- 10. La conscription, du Directoire au premier Empire
- 11. Les officiers de Napoléon et l'honneur
- 12. Les officiers, des notables
- 13. Les généraux de Napoléon
- 14. Bibliographie
RÉVOLUTION & EMPIRE, armée
Les volontaires de 1791
L'Assemblée constituante, tout en donnant au roi le commandement de cette armée, avait pris des mesures pour pouvoir la contrôler. Elle le fit encore plus étroitement au moment de la fuite du roi, où des commissaires furent envoyés aux armées pour leur faire prêter un serment de fidélité. Ce fut cette fuite du roi qui produisit la création d'une nouvelle armée, celle des bataillons de volontaires nationaux de 1791. Quelque temps avant la fuite du souverain, puis au moment de l'événement, des volontaires issus de la Garde nationale s'étaient levés pour défendre le régime contre une attaque éventuelle des puissances européennes. L'Assemblée légalisa ces levées et demanda aux départements de fournir 100 000 volontaires.
Les plus gros contingents et les plus rapidement fournis le furent par les départements frontières et par ceux de la Seine, de la Seine-et-Marne ou de Rhône-et-Loire ; certains, comme dans la région aquitaine ou dans celle du Massif central avaient été, en grande partie, exceptés ; ceux du Finistère et des Côtes-du-Nord, où les effets de la politique religieuse se faisaient sentir, donnèrent moins qu'on avait espéré. Au total, ce fut une troupe jeune – plus des trois quarts avaient moins de vingt-cinq ans – formée plus souvent d'artisans que de paysans. Dans le 1er et le 2e bataillon d'Ille-et-Vilaine, par exemple, des bouchers, des boulangers, des tailleurs d'habits et des tisserands voisinaient avec des clercs de procureurs et des étudiants. Troupe encadrée par des bourgeois, mais marquée encore par le « compromis » tenté avec l'aristocratie libérale : des nobles encadrèrent les bataillons aux côtés d'avocats, de notaires, de procureurs, d'huissiers, de greffiers et de quelques artisans (menuisiers, peintres ou charpentiers). Un Jean François Cornu de la Poype, fils du comte de Serrières, baron de Corsant, ancien officier de l'armée royale, fut lieutenant-colonel du 2e bataillon de Seine-et-Oise tandis que le négociant Jean Lalanne se trouva placé à la tête du 3e bataillon des Basses-Pyrénées. Tout distinguait cette armée nouvelle de l'armée royale : l'habit aux couleurs nationales, la paye plus élevée, la discipline s'accordant à des citoyens qui, engagés pour une campagne, se considéraient, sous l'habit militaire, comme des membres du peuple « souverain ». Les chefs étaient élus par la troupe mais, il est vrai, sous la surveillance des autorités municipales ou départementales. Le bataillon une fois formé, le drapeau béni, un aumônier était élu ; il serait comme « l'œil et l'oreille » des officiers municipaux restés au pays.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean-Paul BERTAUD : professeur d'histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, agrégé de l'Université, docteur ès lettres
Classification
Média
Autres références
-
ARMÉE - Typologie historique
- Écrit par Paul DEVAUTOUR et Encyclopædia Universalis
- 12 926 mots
- 21 médias
Cette organisation militaire solide, la Convention en héritera, malgré les désordres de la Révolution. Forte d'une autorité sans frein et riche de toutes les ressources nationales d'un pays prospère, elle dispose, par la réquisition, de masses, jusqu'alors inconnues, de près d'un million d'hommes, réparties... -
ARMÉE - Doctrines et tactiques
- Écrit par Jean DELMAS
- 8 017 mots
- 3 médias
...divisionnaire (1788) et d'un armement qui restera en service pendant toutes les guerres de la Révolution et de l'Empire (fusil 1777 et artillerie Gribeauval). La Révolution remplit ces structures de la masse des citoyens, les anima d'une idéologie dynamique et coiffa la nouvelle armée d'un commandement très... -
AUGEREAU CHARLES PIERRE FRANÇOIS (1757-1816) maréchal d'Empire (1804) duc de Castiglione (1808)
- Écrit par Jean MASSIN
- 321 mots
L'un des seuls Parisiens d'origine parmi les généraux de la Révolution et de l'Empire. Fils d'un domestique et d'une fruitière, Augereau s'engage à dix-sept ans, puis passe dans l'armée napolitaine. En 1790, il rentre de Naples où il avait fini par devenir maître d'armes, et s'engage comme volontaire....
-
AUSTERLITZ BATAILLE D' (1805)
- Écrit par Pascal LE PAUTREMAT
- 299 mots
- 1 média
En septembre 1804, renonçant à envahir l'Angleterre, Napoléon lance la Grande Armée depuis les côtes de la mer du Nord au cœur de l'Europe pour frapper séparément les coalisés russes et autrichiens. Après avoir obtenu la reddition du général Mack à Ulm le 20 octobre et fait son entrée dans ...
- Afficher les 33 références